Jamel Debbouze – «Le doute fait partie intégrante de notre métier»

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Jamel Debbouze«Le doute fait partie intégrante de notre métier»

À l'affiche de son nouveau spectacle, l'humoriste de 44 ans est toujours aussi passionné par son métier, qui lui est tombé dessus par hasard.

«J'ai été si bien accueilli par ce métier et le public que je n'ai plus jamais voulu partir».

«J'ai été si bien accueilli par ce métier et le public que je n'ai plus jamais voulu partir».

AFP/Fred Dufour

Toujours aussi plébiscité après 25 ans de carrière, Jamel Debbouze revient sur scène avec son nouveau one-man-show «Maintenant ou Jamel». Le comique franco-marocain se confie sur son parcours hors du commun.

À quoi doivent s'attendre les spectateurs de votre nouveau one-man show «Maintenant ou Jamel»?

Absolument à tout! Ça peut arriver par la droite, par la gauche, par le ciel, par le sol! Que les gens viennent équipés. Il faudra aussi qu'ils se reposent bien la veille du spectacle parce qu'ils vont être surpris.

Pourquoi avez-vous attendu six ans, avant de remonter sur scène?

C'est mon rythme naturel. Je monte sur scène tous les 6-7 ans depuis que j'ai commencé ce métier. Mes tournées durent 2 à 3 ans, ce qui est beaucoup. J'ai besoin de ce temps pour me ressourcer et avoir des choses fortes à raconter et espérer surtout que cela aura de la résonance auprès du public. Tant que je pourrai faire rire, je me sentirai vivant et utile.

À 44 ans, quel regard portez-vous sur votre déjà longue carrière?

Si elle a été aussi longue jusqu'à présent, c'est parce que je ne l'ai jamais regardée et que je n'ai jamais eu de plan de carrière. Ce métier a été un accident. C'est arrivé sans que je m'y attende. J'ai été si bien accueilli par ce métier et le public que je n'ai plus jamais voulu partir. Je fonctionne par envie. Avec mon équipe, chaque grande chose qu'on a pu faire, comme des spectacles, des films ou le Marakech du rire, on est les premiers à être étonnés par l'engouement du public. Si j'avais essayé de faire des calculs pour avoir tout ça, je n'y serais jamais arrivé.

Comment vivez-vous votre célébrité?

Je ne connais personne qui gère bien sa célébrité. Elle vous submerge. Depuis mes débuts, j'ai comme un déni de célébrité. Je me balade partout, je prends le métro. Je vais dans des quartiers où il y a beaucoup de gens. Je ne refuse aucun selfie. Quand je suis seul, ça ne me pose aucun problème. Cependant, quand je suis avec mes enfants et que je suis arrêté toutes les trois minutes et que je ne peux pas finir une conversation avec eux, je vois dans leurs yeux que ça les dérange. Donc à travers eux, je suis parfois un peu gêné par cette célébrité. Mais honnêtement, le jeu en vaut largement la chandelle. Mes proches le comprennent très bien.

Avez-vous parfois peur que tout s'arrête?

Tous les 15 jours, à 22 heures. C'est souvent le jeudi que j'y pense. C'est un rituel un peu immuable. Le doute fait partie intégrante de notre métier, sinon on ne créerait pas, on serait des artistes fades. Ce qui peut m'angoisser, c'est la feuille blanche, que je n'arrive plus à faire rire les gens. Parfois, j'imagine qu'un huissier viendra frapper à ma porte. Il s'excusera en me disant qu'il doit tout me reprendre. J'ai le syndrome de l'huissier! (rire)

Regardez des extraits du spectacle de Jamel Debbouze, «Maintenant ou Jamel»:

(L'essentiel)

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