Cinéma luxembourgeois: Le Festival de Cannes «change la vie d’un film»

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Cinéma luxembourgeoisLe Festival de Cannes «change la vie d’un film»

LUXEMBOURG/CANNES - Gilles Chanial, producteur des Films Fauves, coproducteur de trois films en sélection au Festival de Cannes, a rencontré L’essentiel lors de la journée luxembourgeoise de samedi.

notre envoyée spéciale à Cannes, Marine Meunier
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notre envoyée spéciale à Cannes, Marine Meunier

L'essentiel

L'essentiel: Vous avez trois films en sélection cette année à Cannes. Vous êtes aux anges, je suppose?

Gilles Chanial: Oui, je suis extrêmement heureux, Cannes apporte une exposition dingue pour ces films, dont certaines étaient fragiles. Être à Cannes, c’est être porté vers un public différent.

Le Festival de Cannes est donc un événement à ne pas louper…

Oui, c’est peut-être l’un des seuls rendez-vous importants qui changent la vie d’un film. Même si je viens au titre de l’industrie, quand je suis en sélection, c’est merveilleux. Là, c’est un alignement des astres un peu particulier puisque ce sont trois films totalement différents, qui ont eu lieu sur des périodes différentes. «Jeunesse» de Wang Bing (en compétition officielle) a commencé il y a dix ans.

C’est un travail immense de radiographie de la société contemporaine chinoise. Le film fait dix heures dont la première partie est présentée en sélection. C’est exceptionnel qu’un documentaire y soit sélectionné.

«Los Delincuentes» (Un Certain Regard) de Rodrigo Moreno a commencé avant le Covid et s’est terminé bien après. Et «Conann» (Quinzaine des Cinéastes) de Bertrand Mandico s’est tourné il y a deux ans au Luxembourg, à Esch-sur-Alzette. Avoir trois films, c’est une exception et c’est également un concours de circonstances.

Comment choisissez-vous les projets?

Chez nous, c’est une conjugaison très particulière entre local, le développement des jeunes talents qui parlent leur langue, des films en langue luxembourgeoise et en même temps la signature de projets internationaux. Et on recherche aussi une certaine prise de risque esthétique, comme avec «Conann».

Ce ne sont pas simplement les histoires qui nous attirent, c’est vraiment l’univers très particulier d’un cinéaste ou son travail, comme pour Wang Bing ou Rodrigo Moreno.

Ça vous arrive de signer des contrats ici, au Festival?

Oui. «Los Delincuentes» est arrivé sans distributeur et vient de s’associer à un vendeur international, Magnolia, juste avant Cannes. On vient également de signer un contrat avec Mubi, une plateforme de diffusion. Et oui, ce sont des contrats qui se signent dans cette effervescence cannoise.

On voit que le cinéma luxembourgeois attire de plus en plus, pour quelle raison à votre avis? Qu’est-ce qui vous démarque des autres?

Je crois qu’on a les qualités de notre petite taille en quelque sorte. C’est-à-dire à la fois une humilité vis-à-vis des créateurs, une capacité de réaction, un soutien constant des ministères et du Film Fund et un travail conjoint des associations, l’Union luxembourgeoise de la production audiovisuelle, l’Association des techniciens de l’audiovisuel, des techniciens des producteurs et des acteurs qui nous permettent d’être assez réactifs aux changements de l’industrie. On s’adapte très rapidement. C’est un travail à la fois local et international. On travaille à faire venir une génération de cinéastes.

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