HuaweiLe fondateur veut sauver sa fille
Le discret fondateur de Huawei doit affronter un immense défi: celui de sauver simultanément son entreprise et sa fille.

Ren Zhengfei fait l'objet de nombreux soupçons, son passé militaire étant parfois perçu comme le gage de liens étroits avec l'armée et le gouvernement chinois. Ici, il présente ses locaux anglais au président chinois Xi Jinping en 2015.
De lourdes accusations dévoilées cette semaine par le ministère américain de la Justice contre l'entreprise menacent d'ébranler son empire et d'envoyer sa fille Meng Wanzhou - la directrice financière de Huawei - derrière les barreaux. Accusée de fraude bancaire et de violations des sanctions contre l'Iran, M.Wanzhou a été arrêtée au Canada, début décembre. L'entreprise Huawei est, elle, soupçonnée d'avoir volé des secrets technologiques à l'opérateur télécoms T-Mobile USA. Cette affaire prend racine dans la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis.
Officiellement accusé de rien, l'ex-ingénieur de l'armée est mentionné dans l'acte d'inculpation américain. Washington mène depuis l'an passé une intense campagne pour dissuader ses alliés occidentaux d'utiliser les équipements de Huawei, au nom de la sécurité nationale qui serait menacée par le groupe chinois.
Espionnage
Huawei rejette ces accusations et souligne qu'il n'y a «aucune preuve» que le géant des télécoms pose un problème de sécurité nationale. La Pologne a toutefois arrêté en janvier un employé de l'entreprise suspecté d'avoir espionné pour le compte de la Chine. La compagnie l'a rapidement licencié, et démenti tout lien avec ses agissements. Mais malgré l'offensive américaine de ces derniers mois visant sa compagnie, Ren Zhengfei a déclaré plus tôt en janvier qu'il espérait toujours une «collaboration» avec les États-Unis.
(E.A.)
«Je suis le père de Meng Wanzhou, donc elle me manque beaucoup», a raconté Ren Zhengfei. «Durant son enfance, j'étais dans l'armée, et j'étais absent de chez moi 11 mois de l'année».