Crise de la dette – Le «gaffeur des drapeaux» retourne sa veste

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Crise de la detteLe «gaffeur des drapeaux» retourne sa veste

L'entourage de Günther Oettinger a tenté de faire machine arrière, mercredi, après la proposition controversée de mettre en berne les drapeaux des pays trop endettés afin de les punir.

Günther Oettinger, commissaire européen en charge de l'Énergie, a été sommé de s'excuser.

Günther Oettinger, commissaire européen en charge de l'Énergie, a été sommé de s'excuser.

AFP

«Cette idée n'était pas la sienne et il ne la soutient pas», a affirmé la porte-parole du commissaire chargé de l'Énergie, Günther Oettinger, qui avait lancé cette proposition de drapeaux en berne pour les «mauvais élèves» de la zone euro dans un tabloïd allemand.

Selon la porte-parole, Marlene Holzner, l'idée de mettre en berne les drapeaux des pays trop endettés est venue «au cours d'une discussion» et n'engage ni le commissaire ni la Commission. «Le commissaire ne s'est jamais réveillé un matin pour dire que ce serait une super idée» de faire une telle proposition. Elle est cependant demeurée vague pour savoir qui était à l'origine de cette proposition. «C'est quelque chose qui est venu comme ça dans une discussion avec des journalistes», a-t-elle dit.

Proposition qui «va à l'encontre des valeurs européennes»

Au moins une centaine de députés européens, outrés par cette proposition, ont écrit au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour lui demander des explications et exiger des excuses, voire la démission, de M. Oettinger. Un porte-parole de la Commission a promis mercredi que M. Barroso leur répondrait «le plus vite possible».

Le commissaire allemand avait dit vendredi au journal Bild, le plus lu d'Allemagne: «Il y a aussi la proposition de mettre en berne, devant les bâtiments de l'UE, les drapeaux des mauvais élèves en matière de dette. Cela serait certes un symbole, mais cela aurait un effet dissuasif». «Proposer d'humilier les États endettés comme une des solutions à la crise va à l'encontre des valeurs européennes. La Commission doit prendre des sanctions», avait jugé l'un des signataires de la lettre des députés européens, le socialiste belge Marc Tarabella.

(L'essentiel Online/AFP)

Pas une première déclaration choc

Le commissaire allemand, membre de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), n'en est pas à son premier coup d'éclat. Il a récemment proposé d'envoyer en Grèce des retraités européens pour «former» les Grecs et améliorer la situation du pays. Lors de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, il avait parlé d'«apocalypse» et appelé les Européens à s'en «remettre à Dieu», se voyant ensuite reprocher de dramatiser la situation.

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