Selon la Chambre des salariés – «Le gouvernement dramatise la situation»

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Selon la Chambre des salariés«Le gouvernement dramatise la situation»

LUXEMBOURG - Excessif, opaque et contre-productif, voilà comment la Chambre des salariés considère le paquet d’avenir du gouvernement. Et pas uniquement parce que les familles auront moins d’argent.

La Chambre des salariés et son président, Jean-Claude Reding, estiment que la plupart des mesures d'austérité du gouvernement sont excessives et inéquitables.

La Chambre des salariés et son président, Jean-Claude Reding, estiment que la plupart des mesures d'austérité du gouvernement sont excessives et inéquitables.

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Après les critiques des syndicats et des partis de l’opposition, c’était au tour de la Chambre des salariés (CSL) de commenter le paquet d’avenir du gouvernement. Et elle ne s’en est pas privée. La Chambre a évalué les conséquences des 258 mesures d’austérité prévues pour 2015. Le président de la CSL, Jean-Claude Reding, a expliqué ce qui, selon lui, constituait le nœud du problème: le plan budgétaire ne correspond pas à la réalité et aura de graves conséquences.

«Le pouvoir d’achat des salariés va stagner et cela aura une incidence négative sur la situation économique du Luxembourg». La Chambre des salariés a présenté l’ensemble de ses griefs dans un dossier de près de 200 pages. La CSL place la situation économique du Grand-Duché au centre de son argumentation. Selon elle, La situation des finances publiques s'est améliorée de 250 millions d’euros en 2013. Pour cette raison, la Chambre considère le programme d’austérité comme excessif, opaque et contre-productif. Elle estime que sur les 258 mesures présentées, 50 ont un impact budgétaire incertain.

Les finances des familles impactées

La CSL estime que les fonds publics sont «globalement sains» comme dans le reste de l’UE mais qu’en revanche, les dépenses publiques sont «notoirement parmi les plus faibles en Europe». La Chambre affirme que les administrations publiques seraient à l’équilibre en 2018 – même avec une politique inchangée. «Au lieu de quoi, la société se déséquilibre et les problèmes sociaux risquent de s’aggraver» précise Jean-Claude Reding.

La Chambre est également préoccupée par les conséquences du paquet d’avenir sur les finances des familles. Les experts ont calculé les répercussions des mesures d’austérité sur le budget d’un ménage avec deux enfants âgés de un à six ans: les allocations familiales chuteront de 958 euros (2006 et 2013) à 591 euros (2018). Si le salaire moyen grimpe de 3 598 euros (2006) à 4 997 euros (2018), la part des allocations familiales dans le budget du ménage diminuera régulièrement (26% en 2006, 22% en 2013, 12% en 2018). Ce calcul prend en compte l’allocation familiale, l’allocation scolaire et l’allocation d'éducation.

«Le problème n’est pas que le gouvernement essaie de compenser les pertes mais plutôt qu’il en demande toujours plus aux gens» souligne Jean-Claude Reding. La CSL ne voit pas dans le programme d’économies un paquet pour l'avenir mais plutôt «une somme de mesurettes d'épargne, dont certaines auraient pu être pertinentes mais dont la plupart sont en réalité excessives et inéquitables».

(Sophia Schülke/L'essentiel)

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