Effet d'aubaineLe Luxembourg a-t-il profité du Brexit?
LUXEMBOURG – Des entreprises installées au Royaume-Uni ont choisi de se relocaliser au Grand-Duché, après 2016. Pas seulement pour des raisons fiscales.
- par
- Joseph Gaulier

Le Brexit a eu des effets positifs dans certains pays, en déplaçant des institutions et des sièges d'entreprises.
Après le vote du Brexit en 2016, «des entreprises ont renforcé leur implantation au Luxembourg et d’autres ont découvert ce pays», résume Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for finance. Cela concerne les entités installées sur l’île et souhaitant garder un pied dans l’UE pour des raisons règlementaires.
Nicolas Mackel cite l’exemple de JP Morgan «qui était déjà là avec une vraie activité, mais l’a renforcée en ajoutant toute sa banque privée au Luxembourg». Goldman Sachs, une autre banque d’affaires, est arrivée au Grand-Duché, tout comme «nombre d’OPCVM (organismes de placements collectif), ou encore des fonds immobiliers». Le ministère des Finances ajoute «des entreprises Fintech, notamment dans le domaine du paiement». Au total, «à peu près 95 institutions financières ou société de paiement» ont découvert l’air du Luxembourg, ce qui fait dire au CEO que le pays «a certainement profité du Brexit».
D'autres atouts
Les raisons qui poussent les entreprises à localiser leur activité européenne sur la place financière du Luxembourg ne sont pas fiscales, selon Nicolas Mackel: «L’impôt sur les sociétés est deux fois plus important qu’en Irlande». Il évoque «la flexibilité du travail et le faible nombre de jours de grève, à comparer avec l’étranger, y compris l’Allemagne».
Les entreprises concernées «ont choisi le Luxembourg, non pas à cause de la fiscalité ou autre incitatifs, mais à cause de ses nombreux atouts», indique le ministère des Finances, qui cite «stabilité, ouverture sur le monde, environnement légal adapté aux activités internationales, disponibilité d’une main-d’œuvre internationale, qualifiée et multilingue». Il assure n’avoir octroyé «aucun avantage fiscal pour attirer de nouveaux acteurs». «Au Luxembourg, nous partons du principe que les critères structurels jouent davantage que les gadgets fiscaux», conclut Nicolas Mackel.