SanctionsLe Luxembourg a gelé 2,5 milliards d'avoirs russes
LUXEMBOURG – Suite aux sanctions visant les oligarques russes, 2,5 milliards d'euros d'avoirs russes ont été gelés par l'État luxembourgeois.

La place financière luxembourgeoise est privilégiée par certains oligarques.
À l'image des autres pays de l'Union européenne, le Luxembourg est passé à l'offensive sur les sanctions visant les avoirs russes sur son territoire. Si le ministère des Finances était resté relativement discret sur le sujet, suscitant des critiques de l'opposition, Yuriko Backes a finalement révélé un chiffre aux députés: 2,5 milliards d'euros, soit la somme des avoirs russes gelés par le Grand-Duché, depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.
«Le régime de sanctions de l'UE à l'encontre de la Russie produit des résultats tangibles au Luxembourg. Notre pays joue pleinement son rôle dans la réponse commune de l'UE à l'invasion russe de l'Ukraine», a commenté la ministre DP.
Rappelons que ces actifs sont gelés sur décision administrative et non saisis suite à une instruction judiciaire. Les personnes jouissent toujours de la propriété des titres, mais ils n'y ont plus accès pour le moment. «Le Luxembourg met en pratique toutes les sanctions décidées à l'échelle européenne. La CSSF (Commission de surveillance du secteur financier) a été informée, mais nous ne publierons pas de liste», avait indiqué le ministère des Finances à L'essentiel.
«Nous savions que les sanctions allaient coûter»
Fort de sa place financière, le Grand-Duché est un endroit privilégié pour certains oligarques russes – un tiers des plus riches ont des actifs au Luxembourg, dont le président de Chelsea, Roman Abramovitch – mais pas la première destination en la matière. «D'autres places financières en Europe sont le hub de la finance russe», avait ainsi déclaré le Premier ministre, Xavier Bettel, dans une interview accordée à la télévision française la semaine dernière, tout en se montrant conscient de l'impact des sanctions sur le secteur: «Nous savions qu'elles allaient coûter, mais la paix a un prix».
Une exposition qui reste toutefois limitée bien que très contraignante pour certaines sociétés spécialisées dans les fonds russes. L'ALFI (Association luxembourgeoise des fonds d'investissement) estimait ainsi à 20 milliards d'euros l’exposition des fonds d’investissement luxembourgeois, en obligations et actions russes, soit 0,33% du total des actifs au Luxembourg.