Etude mondiale – Le Luxembourg aurait besoin de... huit planètes Terre

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Étude mondialeLe Luxembourg aurait besoin de... huit planètes Terre

LUXEMBOURG - Si tout le monde vivait comme au Luxembourg, la Terre aurait épuisé ses ressources le 16 février. Le Grand-Duché est-il un si mauvais élève? La réalité est plus complexe.

Le Luxembourg consomme en proportion plus de ressources que ses voisins.

Le Luxembourg consomme en proportion plus de ressources que ses voisins.

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«Si l’humanité consommait comme le Luxembourg, il lui faudrait actuellement huit planètes Terre pour que cette consommation soit durable», écrit le Conseil supérieur pour un développement durable du Grand-Duché, samedi, suite à l'étude du Global Footprint Network sur l'épuisement des ressources naturelles à travers le monde.

Un chiffre alarmant en première lecture, particulièrement en comparaison au reste du monde. L'étude révèle ainsi que le vendredi 21 août marque le jour où l'humanité a épuisé autant de ressources naturelles que la Terre peut en produire au cours d'une année entière. Au Grand-Duché, ce fameux jour de dépassement est tombé... le 16 février. La France aurait quant à elle besoin de 2,7 planètes et l'Allemagne de trois planètes. Le Luxembourg se situe à la deuxième place mondiale des pays consommateurs, entre le Qatar (8,9 planètes) et les Émirats arabes unis (5,5 planètes). Présentées comme cela, les données sont accablantes.

«La pertinence de ce modèle est limitée par la petite taille du pays»

Mais le Grand-Duché est-il un si mauvais élève? Oui et non. En réalité, le consommation du Luxembourg n'est pas si éloignée des autres pays européens, et le classement peut apparaître trompeur si les spécificités du pays ne sont pas prises en compte. Le Conseil supérieur le reconnaît lui même: «La pertinence de ce modèle est littéralement limitée par la petite taille du pays et par le nombre élevé de frontaliers».

Ainsi la consommation d'énergie directe représente 60% de l'empreinte écologique luxembourgeoise (4,75 planètes!) et les ventes de carburants largement impactées par le tourisme à la pompe: 1,75 planète à elles seules. Rien que la consommation de kérosène des avions qui décollent au Findel constituent 0,7 planète. On l'aura compris, les infrastructures et besoins d'une zone économique aussi importante que le Luxembourg au cœur de l'Europe font grimper la note. Et si cette dernière est mise en perspective avec le nombre de résidents seulement, les chiffres s'envolent.

Ces données mises à part, les habitants auraient toutefois la possibilité de limiter leur consommation de ressources, estiment les spécialistes. Pêle-mêle, le conseil propose notamment d'utiliser l’hydrogène, de décarboner les processus de production, de développer le télétravail, mais également de réduire la consommation de viande et de produits de luxe, ainsi que les voyages en avion à courte distance. De manière générale, il est estimé nécessaire de «remettre en question le modèle de croissance». Autant d'idées qui animent déjà très largement les débats politiques et sociétaux au Grand-Duché...

(Thomas Holzer/L'essentiel)

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