Baloji «Le Luxembourg, c’est le berceau de la sorcellerie»
Artiste complet passé par le Luxembourg au cours de sa carrière musicale, Baloji présente son premier film à Cannes. Une histoire de sorcellerie plus universelle qu’elle n’y paraît. Entretien.
- par
- Thomas Holzer

En 2011, L’essentiel rencontrait pour la première fois Baloji, après un concert donné à Opderschmelz, à Dudelange. Des années plus tard, celui qui s’est fait connaître comme rappeur et compositeur présente son premier film «Augure», sélectionné au Festival de Cannes dans la catégorie «Un certain regard».
Une trajectoire qui s’articule autour d’un certain paradoxe. D’un côté, sa carrière lui a permis d’accéder à la réalisation, ce qu’il considère comme «un privilège». De l’autre, le Congolais qui a grandi entre la Belgique et la France ne vit pas très bien cette «assignation à résidence artistique».
«Retour aux sources»
Le «rappeur devenu réalisateur» très peu pour lui. Ce qui l’a amené également à refuser les clichés de l’industrie du cinéma qui le poussaient à effectuer le film «retour aux sources». Pourtant «Augure» l’est d’une certaine manière. En effet, il se déroule sur les terres de sa RDC (République démocratique du Congo) natale. Mais son film choral qui s’articule autour de l’histoire de quatre personnages considérés comme des sorciers se veut universel.
«Le Luxembourg, par exemple, c’est le berceau de la sorcellerie. À Liège aussi, où on célèbre la vierge noire, c’est hyper présent. Et puis il y a les contes, les Disney. Ça m’intéresse de jouer sur cette ligne de crête entre le sacré et le profane», disserte le réalisateur de 44 ans.
Le succès en tout cas est bien réel, et les retours sur le film très positifs pour le moment. Après Cannes, Baloji ira d’ailleurs présenter son œuvre en RDC. Avec peut-être un prix prestigieux dans ses valises. Réponse samedi!