Alertes aux particules finesLe Luxembourg épargné par la pollution?
LUXEMBOURG - Alors que la Belgique et la France font face à des pics de pollution, les autorités du Grand-Duché se montrent rassurantes par rapport au phénomène.

Le Luxembourg ne dispose pas de très grandes agglomérations, ce qui expliquerait la moins forte concentration de particules fines que dans les pays voisins.
Le nuage de pollution s'arrête-t-il aux frontières du Grand-Duché? C'est ce que l'on pourrait croire, au moment où la France et la Belgique prennent des mesures pour lutter contre les concentrations de particules fines, alors que les autorités luxembourgeoises ne semblent pas inquiètes du phénomène.
La concentration de particules fines est tout de même un peu plus importante que d'habitude, selon les données du ministère de l'Environnement. Lundi après-midi, elle s'établissait à 36 microgrammes par mètres cubes d'air à Luxembourg-Ville, et à 25 à Beidweiler, contre environ 20 habituellement. Le seuil de tolérance, fixé à 50 microgrammes, a été dépassé durant la journée de vendredi, dans la capitale, avec 60 microgrammes. Cela reste cependant très loin des 110 microgrammes enregistrés dans le même temps à Paris.
Une circulation alternée au Luxembourg?
Alors, pourquoi le Luxembourg est-il moins concerné par la pollution que ses voisins immédiats? «Les pics de pollution concernent d'abord les grandes agglomérations. Or, Luxembourg-Ville (NDLR: 100 000 habitants) est beaucoup plus petit que Paris (2 millions intra muros) et Bruxelles (1,2 million). Il y a donc moins de trafic routier que dans ces villes», détaille Serge Solagna, ingénieur spécialisé dans la surveillance et la qualité de l'air à l'administration de l'Environnement. La composition du parc automobile expliquerait également cette différence. «Les voitures sont plus récentes au Luxembourg que dans les pays voisins, donc moins polluantes».
Le niveau de pollution plus élevé que la normale pourrait tout de même inciter le ministère à prendre des mesures. «Nous envisageons surtout de faire une campagne d'information auprès des personnes âgées, particulièrement vulnérables», explique Serge Solagna. Le gouvernement étudie également des solutions plus radicales. «Nous travaillons effectivement sur des scénarios de circulation alternée. Mais ils ne seront mis en place que si la situation s'aggrave ces prochains jours».
(Joseph Gaulier/L'essentiel)