Le Luxembourg est-il toujours sûr? La question qui divise

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LUXEMBOURG – Alors que les chiffres indiquent une criminalité en hausse, l'analyse diffère selon les partis.

Nicolas Martin
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Nicolas Martin
Les chiffres donnent une criminalité en hausse au Luxembourg.

Les chiffres donnent une criminalité en hausse au Luxembourg.

Police grand-ducale

Le Luxembourg est-il toujours un pays sûr? Le député Fred Keup (ADR) a fait part de ses doutes mercredi à la Chambre alors que le nombre d'infractions au pays a grimpé de 43 000 à plus de 54 000 entre 2021 et 2022. «Des statistiques nationales montrent une très nette augmentation notamment des actes de violences. Il y en a trois fois plus qu'il y a 20 ans», détaillait-il hier, avant d'évoquer la «5e place du Grand-Duché en Europe en termes de vols avec violence pour 100 000 habitants». Une comparaison qui ne tient toutefois pas compte de la part importante de population non résidente présente chaque jour au pays.

Pour la présidente de la Commission sécurité à la Chambre, Stéphanie Empain (Déi Gréng), il faut «relativiser les chiffres» qui n'ont pas tous augmenté et traduisent une tendance européenne, dans un contexte de crise économique post-Covid . «Le Luxembourg reste sûr», insiste-t-elle, rappelant qu'en 1999 déjà, lors de débats à la chambre, il y avait des plaidoyers pour décrire la «situation tellement grave du pays». «Il y a des soucis, il faut les analyser et faire de la politique pour la sécurité mais pas avec la sécurité», enchaîne-t-elle, soulignant qu'il faut des statistiques et des catégories claires. «Les vols de gazole ont fait monter les chiffres des vols. Les vols de véhicules ont grimpé car on y a ajouté ceux de trottinettes électriques», liste-t-elle.

«Logique d'atteindre 70% d'étrangers parmi les auteurs»

Stéphanie Empain, députée Déi Gréng

Pour Fred Keup, la criminalité transfrontalière est au cœur du problème. «La moitié des détenus au centre pénitentiaire sont des non-résidents», plaide-t-il. Le député ADR réclame de la «transparence» sur les chiffres estimant que tous les actes ne sont pas communiqués. «Il faut donner plus de possibilités à la police qui doit souvent se retenir ou laisser partir une personne qui a été arrêtée. Il faut davantage de moyens, des bodycams, mais aussi des tasers si la police est demandeuse». L'élu réclame aussi «une surveillance digitale des plaques d'immatriculation aux frontières».

«Les tasers ne sont pas une demande de la police, répond Stéphanie Empain, qui s'emporte aussi contre l'ADR qui demande des statistiques sur la nationalité des auteurs de crimes. «C'est incroyable. Que va-t-on faire de ces statistiques? La question n'est pas là. La population au Grand-Duché est en majorité non luxembourgeoise. Si l'on ajoute les frontaliers, il serait logique d'atteindre 70% de personnes de nationalité étrangère parmi les auteurs».

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