ÉconomieLe Luxembourg face à l'agitation bancaire mondiale: «Nous suivons la situation de près»
LUXEMBOURG – La faillite de la SVB et les difficultés du géant helvétique Crédit Suisse ont ravivé ces dernières heures le spectre de la crise financière de 2008.
- par
- Nicolas Chauty

Depuis vendredi dernier, la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) et de deux autres banques régionales américaines ont ravivé le spectre de la crise financière de 2008 qui avait déstabilisé l'économie mondiale. Mercredi, c'est le géant helvétique Credit Suisse qui a essuyé la pire séance de son histoire en Bourse après un mouvement de panique lié aux déclarations de son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne. Au point que Credit Suisse a annoncé, jeudi, qu'il allait emprunter à court terme jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros) à la Banque nationale suisse, pour «renforcer» le groupe.
«En ce qui concerne le Crédit Suisse, nous suivons la situation de près, en concertation étroite avec la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF)», indiquait jeudi en fin de journée, à L'essentiel, un porte-parole du ministère luxembourgeois des Finances. Une surveillance mais pas de panique. «Suite à la crise financière de 2008, les réglementations en Europe ont été considérablement renforcées. Ainsi, toutes les banques en Europe, peu importe leur taille, sont soumises aux mêmes règlementations, contrairement aux États-Unis», ajoute le ministère.
«Le risque de contagion direct est très limité»
Le secteur bancaire «est actuellement dans une position beaucoup plus solide qu'en 2008», assurait dans le même temps Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale européenne. «Leur capital est beaucoup plus élevé qu'il ne l'était il y a 10 ou 15 ans (...), la position de liquidités des banques européennes est robuste», a abondé le vice-président de l'institution, Luis de Guindos. «Nous surveillons de près les tensions sur les marchés et restons prêts à réagir», a martelé Mme Lagarde.
Concernant la déroute de la SVB, comme l'avait déjà glissé l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL) lundi, «le risque de contagion direct est très limité», notait jeudi le ministère des Finances. Et pour cause, «la SVB n’est pas agréée en tant qu’établissement de crédit au Luxembourg et n’y est pas non plus active via la libre prestation de services. Les banques luxembourgeoises n’ont en outre qu’une très faible exposition à la SVB».
De son côté, Luxembourg Stock Exchange, la Bourse de Luxembourg, indiquait jeudi à L'essentiel ne pas vouloir «donner des commentaires à ce stade par rapport aux événements».