Crise de l'énergieLe Luxembourg serein face au risque de coupure d'électricité
Faut-il craindre les «black-out» au Luxembourg? Pas plus que les années précédentes, indique le gouvernement sans écarter le risque de manière définitive…
- par
- Thomas Holzer ,
- Jean-François Colin

Comme le reste de l'Europe, le Luxembourg entre dans le vif du sujet. L'hiver arrivant, le Grand-Duché va pouvoir tester son niveau de résistance à la crise de l'énergie, et au risque de coupure d'électricité envisagé depuis plusieurs mois maintenant. Mais alors que la France se dirige inexorablement vers des «black-out» aux heures de pointe, «la situation n'est pas comparable au Luxembourg, où le risque n'est pas plus élevé que les années précédentes», glisse à L'essentiel le ministère de l'Énergie, avant le point-presse du ministre Claude Turmes, vendredi matin, sur le plan de préparation et la situation sur les marchés de l'énergie.
Le Luxembourg tributaire de l'Allemagne
Cela ne signifie pas que les coupures de courant sont définitivement à écarter et le gouvernement admet «se préparer à tous les cas de figure». Également interrogé, Creos se veut tout aussi rassurant, mais prudent à la fois: « Les déficits de production en Europe de l’Ouest pourraient avoir une incidence sur la situation d’équilibrage du réseau électrique en Allemagne», note le fournisseur d'électricité.
Or, Creos est directement tributaire du réseau allemand, puisqu’au cours des dix premiers mois de 2022, «64,6% de l’électricité consommée dans le réseau public (à l’exception du réseau industriel Sotel) a été importée d’Allemagne». À côté de cela, 12,2% ont été importés de Belgique, tandis que 23,2% de l’énergie a été produite au pays.

Lorsqu’il évoque d’«éventuelles coupures pour déficit de production de courant électrique», Creos insiste sur le fait qu’elles «ne comportent pas de facteur géographique au Grand-Duché». En outre, le fournisseur d’électricité ajoute que «les plans d’urgence et de délestage prévoient différentes catégories de clients dans une priorisation de l’approvisionnement». Ainsi, souligne-t-il, «les clients résidentiels ne seraient concernés qu’en dernier lieu».
Tout le contraire des entreprises du secteur industriel, qui peuvent s'attendre au pire. Conscient du risque, le groupe ArcelorMittal dit «suivre attentivement la situation du marché de l'électricité et échanger régulièrement avec les autorités luxembourgeoises», en particulier sur la réduction de la consommation de façon préventive.
«Le ralentissement de l’activité économique et les prix de l’électricité en hausse réduisent de façon naturelle la demande industrielle, diminuant également le risque de coupures», conclut ArcelorMittal Luxembourg.