Au Luxembourg: Le marché de l'emploi se porte mieux qu'avant la pandémie

Après des années 2020 et 2021 marquées par la pandémie de Covid-19, l'an dernier «a confirmé une embellie sur le marché de l'emploi» a relaté mardi Isabelle Schlesser, directrice de l'Adem lors de la présentation du rapport annuel 2022. Tout au long de l'année, le taux de chômage s'est maintenu sous les 5%. Avec 4,8% d'actifs sans emploi fin décembre, ce taux était même plus bas qu'avant la crise sanitaire. Depuis, il tend à augmenter, pour atteindre 4,9% en avril et l'an prochain, il pourrait être de 5,3%, selon les prévisions du Statec.

L'année 2022 a également été celle où un nombre record de postes vacants ont été déclarés à l'Agence par les employeurs: 46 926. Cela représente une hausse de près de 10% par rapport à 2021 et de près de 20% par rapport à 2019, avant la pandémie. Mais depuis quelques mois, l'Adem enregistre moins de postes vacants. «Et ce n'est pas bon signe, ajoute la directrice. Cette baisse concerne tous les secteurs d'activité sauf l'industrie, la logistique et l'enseignement. Chaque offre est une opportunité pour les demandeurs d'emploi, afin qu'ils restent le moins longtemps possible au chômage».

Les services de l'Adem ont également dû faire face, l'an dernier, à l'arrivée massive de réfugiés venant d'Ukraine. Plus de 1 500 dossiers ont été traités entre le 15 mars et fin décembre 2022. En mars 2023, sur les 2 839 bénéficiaires de protection temporaire en âge de travailler, 833 avaient un emploi. «¨Parmi les réfugiés, il y en a quand même beaucoup qui souhaitent rentrer chez eux dès que possible. En attendant, ils font un travail très utile pour eux et pour la société luxembourgeoise», précise-t-elle. Ces réfugiés sont embauchés dans tous les secteurs d'activité, notamment dans la restauration. «Les réfugiés ukrainiens inscrits à l'Adem sont hautement qualifiés mais ça ne veut pas forcément dire qu'ils maîtrisent les langues du pays et sans ça, c'est parfois compliqué de pouvoir travailler dans son domaine».

S'il y a un autre point positif à mettre en avant, c'est le recul du nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis plus de douze mois à l'Adem. Même si cette catégorie représente encore près de 40% du nombre de chômeurs total. «Pendant la pandémie, le nombre de demandeurs d'emploi de longue durée a augmenté de manière importante. Il y avait peu de sorties vers l'emploi, ce qui est logique. Aujourd'hui, nous faisons mieux qu'il y a dix ans. C'est également dû, je pense, aux actions que nous mettons en œuvre pour éviter que les personnes restent sans travail», conclut Isabelle Schlesser.