Au LuxembourgLe mégot est la responsabilité de chacun
LUXEMBOURG - Alors que la Région de Bruxelles veut faire payer à l'industrie du tabac les coûts de ramassage des mégots, des bourgmestres du Grand-Duché réagissent.

Depuis le 1er janvier 2016, le jet de mégot peut faire l'objet d'une sanction d'un montant de 49 euros.
«Pour moi, c'est avant tout une question de responsabilité individuelle. Il faut sensibiliser en premier lieu les citoyens. Nous allons d'ailleurs lancer une campagne dans ce sens, qui ne concernera pas que les mégots», confie Lydie Polfer, bourgmestre DP de la Ville de Luxembourg.
Un avis partagé par Roberto Traversini, bourgmestre Déi Gréng de Differdange, qui ironise d'ailleurs sur l'initiative bruxelloise. «Si on va plus loin, faisons payer aux fabricants de bière le ramassage des canettes et aux autres industries concernées la présence de déchets alimentaires par terre... Ce n'est pas réaliste», assure le bourgmestre, qui réclame l'application de la loi du 1er janvier 2016, qui prévoit une sanction de 49 euros en cas de jet de mégot, de chewing-gum ou de papier. «Il faut également étendre la possibilité de constater et de verbaliser aux Pecherten».
Si Dan Biancalana, le bourgmestre LSAP de Dudelange, est sur la même longueur d'onde, «un projet de loi a été voté par la Chambre des députés pour élargir leurs compétences», il insiste sur la nécessité de «privilégier la prévention avant d'en arriver à la répression». Seul Georges Mischo, bourgmestre CSV d'Esch-sur-Alzette, salue l'initiative bruxelloise selon le principe du «pollueur payeur! Sans nier pour autant l'importance d'une sensibilisation des usagers».
(Gaël Padiou/L'essentiel)
«L'industrie du tabac responsabilisée»
«Il faut d'abord agir sur la responsabilité des producteurs car il faut intervenir à la source», estime Carole Dieschbourg, la ministre de l'Environnement, qui tient d'ailleurs à saluer la directive européenne sur les plastiques à usage unique (article 8). «Cette directive responsabilise clairement l'industrie du tabac en lui octroyant les coûts du littering et de la sensibilisation. Les mégots contiennent des microplastiques dangereux pour la faune, les rivières et les océans».