Succession de DSKLe Mexique veut la tête du FMI, Lagarde favorite
Le ministre mexicain du Budget, Ernesto Cordero, s'est prononcé jeudi en faveur du gouverneur de la Banque du Mexique, Agustin Carstens, comme candidat au poste de directeur général du FMI.

"C'est le meilleur candidat pour le FMI", a déclaré le ministre à la presse mexicaine. Agustin Carstens, qui est gouverneur de la Banque du Mexique depuis janvier 2010, a occupé le poste de président du comité de développement du FMI et de la Banque mondiale de mars 2007 à octobre 2009. Le poste de directeur du FMI qu'occupait Dominique Strauss-Kahn est vacant depuis jeudi, ce dernier ayant remis sa démission. Il est inculpé formellement de crime sexuel aux Etats-Unis.
Le Fonds monétaire international a commencé jeudi à rechercher un nouveau directeur général, un poste qui suscite déjà toutes les convoitises. L'homme qui occupe la fonction par intérim, John Lipsky, a indiqué jeudi lors d'une conférence à Washington que le conseil d'administration du Fonds se réunirait vendredi pour en discuter.
Le Mexique comme le Brésil et la Chine, trois des principaux pays émergents du G20, réclament que le prochain directeur du FMI soit choisi en fonction de son mérite et non plus de sa nationalité. Le ministre brésilien des Finances Guido Mantega avait déclaré mercredi que la succession de DSK à la tête du FMI ne devait pas être "décidée de façon précipitée" ni réservée à un Européen.
La Chine aussi
Des voix se sont élevées vendredi en Chine pour expliquer que le remplaçant de DSK devait être chinois, afin de mieux refléter l'évolution des puissances économiques mondiales. "Le temps est venu de mettre un terme à la mainmise occidentale sur le FMI", a affirmé le commentateur Shan Renping, dans une tribune publiée par le quotidien officiel Global Times.
"Une des principales responsabilités du FMI est de superviser le commerce et d'apporter des fonds aux pays dans le besoin, des capacités que peut fournir une Chine en expansion", a-t-il assuré. "La Chine compte un grand nombre de personnes douées, capables de tenir le poste" de DSK, a-t-il poursuivi. Il a par exemple cité Zhu Min, l'ancien vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine, devenu ensuite conseiller spécial auprès du directeur général du FMI.
Pékin a officiellement déclaré que les pays émergents devaient être mieux représentés à la direction du FMI, sans toutefois aller jusqu'à présenter la candidature d'un Chinois au poste de numéro un. A la suite d'une réforme du FMI annoncée en novembre dernier, la Chine va devenir le troisième pays en terme de quote-parts au sein du Fonds, derrière les Etats-Unis et le Japon.
(L'essentiel Online/AFP)
Beaucoup de noms
La Communauté des Etats indépendants (ex-URSS moins les pays baltes et la Géorgie) a avancé le premier: le chef de la banque centrale du Kazakhstan, Grigori Martchenko.
En Europe, les discussions se sont intensifiées. "L'Europe doit faire le choix de l'unité" autour d'une "candidature de très grande qualité", a affirmé la présidence de la République française, sans citer la ministre française de l'Economie Christine Lagarde, qui semblait avoir pris une longueur d'avance.
La presse allemande a donné plusieurs noms, même si Berlin est resté muet. Des sources proches du gouvernement ont cependant relevé les bonnes relations avec Mme Lagarde.
Les Etats-Unis, qui ont une voix prépondérante, n'ont pas laissé filtrer de préférence.
Le calendrier du dépôt formel des candidatures doit être communiqué ultérieurement. Les candidats passeront ensuite un "grand oral" devant le conseil d'administration, qui jusqu'ici a toujours décidé par "consensus".