Dag HammarskjöldLe mystère reste sur la mort de l'ex-chef de l'ONU
Un rapport publié lundi relance la thèse de l'assassinat de Dag Hammarskjöld, décédé dans un accident d'avion en 1961. Des pays feraient de la rétention d'information.

Dag Hammarskjöld est mort en 1961.
Un juriste chargé par l'ONU d'enquêter sur la mort mystérieuse en 1961 en Afrique du Suédois Dag Hammarskjöld, alors secrétaire général de l'Organisation, réclame dans un rapport publié lundi une prolongation des investigations, en reprochant leur silence à Washington, Pretoria et Londres. Dag Hammarskjöld, deuxième secrétaire général dans l'histoire de l'ONU, a été tué avec 15 personnes le 18 septembre 1961 quand leur avion s'est écrasé près de Ndola, en Rhodésie du Nord, l'actuelle Zambie.
M. Hammarskjöld cherchait alors à éviter la sécession de la province du Katanga au Congo, riche en minerais, et à aider des Casques bleus en grande difficulté. Des enquêtes ont conclu à une erreur de pilotage, mais après 2014 de nouvelles investigations ont réorienté les recherches vers la possibilité d'une attaque par un autre avion. Depuis début 2018, le Tanzanien Mohamed Chande Othman travaille sur ce dossier. Dans son rapport, il parle d'avancées mais affirme «ne pas être en mesure de dégager une quelconque conclusion sur la cause de l'accident».
Des paramilitaires présents sur place
Dans son document, il se félicite que plusieurs pays (France, Belgique, Suède et Zimbabwe), via la nomination comme il l'avait demandé «d'un responsable indépendant», lui aient apporté des réponses. Mohamed Chande Othman déplore en revanche n'avoir obtenu aucun retour à ses questions de la part des États-Unis, de l'Afrique du Sud et du Royaume-Uni. Ces pays «doivent très certainement détenir d'importantes informations non divulguées», indique-t-il.
Le juriste tanzanien évoque l'existence probable d'interceptions de communications par des États membres de l'ONU et l'existence de moyens aériens katangais qui auraient pu permettre une attaque contre l'avion de Hammarskjöld. Il cite aussi la présence sur le terrain de paramilitaires étrangers (pilotes, agents de renseignement, etc) au moment du crash de l'avion. Il revient maintenant à l'Assemblée générale de l'ONU de décider ou non d'une prolongation de l'enquête, avec les moyens financiers adéquats.
(L'essentiel/afp)