Référendum au LuxembourgLe non l'emporte, un camouflet pour Bettel
LUXEMBOURG - Les électeurs ont massivement rejeté le oui aux trois questions du référendum. Un véritable désaveu pour le gouvernement Bettel.

Les Luxembourgeois ont massivement rejeté les trois questions du référendum, pour lesquelles le gouvernement avait fait campagne.
Le verdict est sans appel. Les électeurs luxembourgeois se sont prononcés contre le vote à 16 ans à près de 81%, contre le vote des étrangers à 78% et contre la limitation des mandats ministériels à près de 70%. Le non l'emporte donc massivement. Le raz-de-marée est tel qu'aucune des 105 communes du pays n'a voté majoritairement pour le oui! Les électeurs des trois plus grandes villes (Luxembourg, Esch-sur-Alzette et Differdange) ont également largement voté trois fois non.
Un résultat qui contredit la mobilisation des trois partis de la coalition, qui ont fait campagne pour le oui, mais aussi la mobilisation d'un certain nombre d'institutions. Rappelons en effet qu'un groupe d'entrepreneurs, des personnalités culturelles mais aussi le Wort ou encore le Tageblatt se sont officiellement prononcés pour l'ouverture du droit de vote aux étrangers résidant depuis au moins 10 ans au Luxembourg, la question la plus débattue avant le vote de ce dimanche.
«Le gouvernement prend acte des résultats»
S'il avait été adopté, ce nouveau droit de vote pour les élections législatives aurait pu être accordé à quelque 35 000 personnes en grande majorité originaires d'Europe, à commencer par les Portugais qui représentent 16,4% de la population. Viennent ensuite les Français (7%), les Italiens (3,5%), les Belges (3,3%) et les Allemands (2,3%). En raison de leur moyenne d'âge, moins élevée que celle de l'électorat luxembourgeois, et de leur profil socioprofessionnel - une majorité travaille dans le secteur privé tandis que de nombreux électeurs luxembourgeois viennent de la fonction publique -, l'octroi du droit de vote aux étrangers (qui représentent 46% de la population) aurait profondément modifié le profil de l’électorat.
Xavier Bettel avait déjà prévenu: il ne tirerait aucune conclusion personnelle des résultats du référendum. Une chose est sûre, la réforme de la constitution se fera sans les trois questions posées ce dimanche aux électeurs. Le gouvernement a en effet promis de se plier à l'avis des électeurs. «Les résultats sont très clairs. Le gouvernement prend acte des résultats et confirme que, conformément à ses déclarations antérieures, il respectera les choix exprimés», a ainsi souligné le gouvernement dans un communiqué publié ce dimanche après l'annonce des résultats. La nouvelle constitution devrait être soumise au vote des électeurs lors d'un référendum en 2017.
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(Fatima Rougi/L'essentiel)