Bande dessinéeLe passé terrible de la guerre ressurgit
Une femme se confronte à son histoire lorsque le portrait de son bourreau Klaus Barbie apparaît à la télévision.
- par
- Joseph Gaulier

En 1972, le poste de télévision affiche le portrait d’un homme et demande aux téléspectateurs s’ils ont des informations sur lui. Depuis sa cuisine, Simone se fige et manque de choir. L’homme est Klaus Barbie, recherché pour sa persécution des Juifs pendant la guerre; Simone s’appelle en réalité Simy Kadosche, une Juive rescapée des sinistres caves du bourreau de Lyon.
L’homme d’apparence sympathique était un véritable tortionnaire, qui a arrêté et torturé les Juifs de la région lyonnaise, dont Simy. Cette dernière se remémore sa vie d’enfant, lorsque les siens, jusque-là bien intégrés, se sont mis à être pourchassés. Même la tendre maîtresse d’école s’est mise en tête de l’humilier en classe, tandis que Jeanne, une jeune fille que la famille logeait, les a trahis. En toutes circonstances, Simy a conservé son caractère impertinent et rebelle.
«Simone», sous-titré «Obéir c’est trahir, désobéir c’est servir», revient sur l’histoire vraie d’une jeune résistante lyonnaise. Présenté comme le premier tome d’une biographie, l’album présente aussi de nombreux éléments historiques sur la période. Des personnages légendaires, comme Jean Moulin et Raymond Aubrac, effectuent des apparitions. Sous son graphisme d’album pour enfants, il s’agit en réalité d’un véritable ouvrage d’histoire, accessible au plus grand nombre.
• «Simone». Morvan, Evrard et Walter. Glénat, 15,50 euros.
