Avis au Luxembourg«Le pays reste dépendant de sa place financière»
LUXEMBOURG - Le Conseil national des finances publiques a analysé de près le plan de financement du gouvernement. Le résultat ne donne lieu qu'à peu d'inquiétude.

Par prudence, le Président du CNFP, Yves Nosbusch, avertit le gouvernement sur la situation.
Les recettes explosent, la conjoncture tourne à plein régime. Il n'y a actuellement rien à redire dans le domaine des finances publiques. Ce sentiment général positif a été confirmé ce vendredi par le Conseil national des finances publiques (CNPF), qui a présenté sa dernière analyse du budget de l'État. Il en ressort que le Luxembourg remplit les objectifs budgétaires fixés au niveau européen au moins jusqu'en 2019. Le gouvernement joue cependant avec le feu.
En fonction du calcul, il s'avère qu'au cours des deux prochaines années, le déficit structurel du budget de l'État se rapprochera toujours plus de la barre de -0,5% de la performance économique. Cela est principalement dû au fait qu'il restera moins d'argent dans les caisses de l'État en raison de la réforme fiscale et de la baisse des recettes provenant du commerce électronique.
Que se passerait-il en cas de crise conjoncturelle?
En outre, les pouvoirs publics ont l'intention de procéder à des investissement massifs et de consacrer entre 2,3 et 2,6 millions d'euros par année jusqu'en 2021 à des travaux d'infrastructure, l'éducation ou encore la construction de logements. Cela a pour conséquence de placer les comptes de l'État dans le rouge. Cette année, le déficit budgétaire s'élève à un milliard d'euros. Les recettes élevées provenant des assurances sociales compensent néanmoins les pertes.
Mais que se passerait-il en cas de crise conjoncturelle? D'après Yves Nosbusch, Président du CNFP, qui s'est exprimé à ce sujet ce vendredi: «Si le Luxembourg était touché par une crise économique ou politique, la marge de manœuvre au niveau budgétaire serait relativement restreinte».
Selon Yves Nosbusch, «le pays reste fortement dépendant de sa place financière». Si les marchés internationaux s'effondrent, cela se répercutera de manière très forte sur le petit pays qu'est le Luxembourg. Les économistes ne voient cependant aucune raison de s'inquiéter pour le moment, mais le problème des prévisions est qu'elles ne correspondent pas toujours à la réalité future.
C'est la raison pour laquelle le CNFP recommande au gouvernement de mener des analyses poussées liées à la fragilité de l'économie nationale. Par ailleurs, le CNFP conseille de prendre en compte la répercussion des allègements fiscaux, qui sont appliqués depuis le début de l'année, lors de l'établissement du budget pour 2018, à l'automne.
(Jörg Tschürtz/L'essentiel)