Crise en UkraineLe prix du gaz n’évoluera pas à la hausse cet hiver
LUXEMBOURG - Le prix du gaz ne devrait pas augmenter cet hiver, malgré les menaces de la Russie sur un blocage de transit vers l’Europe.

Les stocks de gaz naturel en Europe, notamment d’Enovos, sont bien remplis suite à l'hiver dernier, qui a été relativement doux.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine et les menaces de restriction d’approvisionnement en gaz doivent-ils faire craindre une hausse des prix au Luxembourg cet hiver? «Notre politique d’achat à moyen terme permet notamment d’être couvert cette année. Cela ne va pas augmenter», affirme Marc Reiffers, chief operating officer du fournisseur d’énergie Enovos Luxembourg. Selon différentes estimations, le gaz naturel russe consommé au Luxembourg représente entre 15 et 25% du volume total. La dépendance vis-à-vis d’un seul pays producteur n’a pas cours dans un contexte de marché libéralisé où l’on peut se fournir sur des marchés de gros ou des bourses de l’énergie.
«Depuis le début de la crise, le prix du mégawatt heure à la Bourse peut monter de 1 ou 2 euros sur deux ou trois jours, puis il redescend», observe Marc Reiffers. Pour le transit du gaz, des routes alternatives ont été étudiées à l’échelle européenne dès 2009, suite à une coupure partielle de la fourniture en provenance de Russie et passant par l’Ukraine. D’autres facteurs sont aussi sécurisants concernant la sécurité d’approvisionnement.
«Il y a beaucoup de stockage physique en Europe. Avec l’hiver clément de l’an dernier, les réserves sont pleines. Rien qu’avec notre stockage en Allemagne, utilisable au Luxembourg, on peut tenir un mois». La Norvège ou l’Algérie pourraient aussi augmenter leurs exploitations. Et dans le pire des scénarios - un blocage complet et durable des exportations de gaz russe vers l’Europe - des alternatives existent. Comme l’importation de gaz liquéfié par bateau. Même si là, les tarifs de fourniture sont plus élevés.
(Mathieu Vacon)