MusiqueLe retour ensoleillé de Gorillaz, avec Bad Bunny et Tame Impala
Pas de pré-retraite pour le britannique Damon Albarn, cerveau de Gorillaz, qui convie encore une fois des invités éclectiques sur le nouvel album du groupe.

Le nouvel album de Gorillaz est sorti ce vendredi.
«Damon Albarn est une icône de la musique, un artiste qui reste pertinent année après année, à l'image de Gorillaz, groupe avec une solide histoire et pourtant actuel, avant-gardiste», dissèque pour l'AFP Clément Meyère, programmateur du festival parisien We Love Green, où la formation a brillé en 2022.
Le 8e opus de Gorillaz, «Cracker Island», propose toujours une pop hybride mais cette fois plus ensoleillée que la précédente livraison («Song Machine: Season One - Strange Timez» en 2020).
Comme à son habitude, Albarn y convie des voix pour d'heureux métissages. «Oil» est ainsi servi par Stevie Nicks, chanteuse de Fleetwood Mac. Le leader de Gorillaz invite aussi un habitué, Beck, sur «Possession Island», Tame Impala sur «New Gold». Ou encore, sur «Tormenta», Bad Bunny, rappeur portoricain vu dernièrement dans «Bullet Train», film avec Brad Pitt.
Le but est toujours le même: nourrir Gorillaz, créature présentée en 2001 comme une formation virtuelle, dissimulée derrière des visuels et clips animés de Jamie Hewlett, dessinateur de la BD culte «Tank Girl».
Décloisonnement
Même si le secret d'Albarn, jamais crédité aux premières annonces, fut rapidement éventé. Oui, le chanteur sautillant de Blur, un des groupes phares de la britpop des années 1990, était bien derrière cette entité mystérieuse incarnée par des avatars, procédé qui deviendra une mode.
Ce qui aurait pu tourner au concept fumeux s'est avéré une fusée longue portée. Ont embarqué par le passé des stars ravies de s'encanailler, Elton John, Jean-Michel Jarre, Grace Jones, etc. Sans oublier la tête chercheuse du rap Little Simz ou MF Doom, savant-fou du hip-hop disparu depuis.
Les concerts sont bluffants, entre musiciens (dont Albarn, casquette rose à We Love Green) et choristes en interaction avec les avatars (baptisés Murdoc, Noodle, Russel et 2D) sur les écrans géants qui les entourent. Le Luxembourg s'en souvient encore avec un show haut en couleur et plein d'énergie l'été dernier à la Rockhal.
Coachella en ligne de mire
«Avec Gorillaz sur scène, on est plongés dans un univers sonore et visuel qui décloisonne, crée des ponts, il n'y a pas beaucoup d'équivalents sinon Björk», analyse Clément Meyère.
Mais dans l'immédiat, Gorillaz va rentrer au garage après le festival de Coachella en Californie, tandis qu'un autre bolide d'Albarn va reprendre la route. Blur, gang mis sur pause plusieurs fois depuis le début des années 2000, rebranche ses guitares pour une tournée mondiale de l'Espagne au Japon.
Aucune raison de craindre un set ronronnant à l'écoute des précédents concerts couchés sur disques lors des reformations antérieures. Avec Albarn, il se passe toujours quelque chose sur scène.