Meilleures conditionsLe robot Philae pourrait sortir de son silence
Installé sur la comète Tchouri depuis bientôt un an et muet depuis juillet, le robot Philae va peut-être pouvoir rétablir le contact dans les prochaines semaines.

La sonde Rosetta doit se rapprocher de la comète pour que les contacts puissent reprendre.
«Il y a vraiment d'assez bonnes chances pour que nous puissions à nouveau établir un contact avec Philae. Disons 50/50», a estimé Stephan Ulamec, de l'agence spatiale allemande DLR. «Il faudra pour cela que ses panneaux solaires n'aient pas reçu trop de poussière au cours des derniers mois et que son système de communication avec la sonde Rosetta fonctionne correctement», a-t-il ajouté.
Si l'espoir renaît au sein des équipes chargées du robot-laboratoire, muet depuis le 9 juillet, c'est que la sonde européenne se rapproche à nouveau de la comète. Pour que Philae puisse communiquer avec Rosetta, il faut que celle-ci se trouve à moins de 200 kilomètres de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, rappelle M. Ulamec. Depuis le mois d'août, Rosetta avait été contrainte de s'éloigner nettement de Tchouri, qui rejetait de plus en plus de gaz et de poussières (dégazage) à mesure qu'elle se rapprochait du Soleil. La comète a été au plus près de notre étoile le 13 août (périhélie) mais depuis elle s'en éloigne.
La sécurité de la sonde reste «la priorité»
«L'activité de la comète se réduit depuis septembre. Cela devient propice pour commencer à se rapprocher», déclare Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta à l'ESA (Agence spatiale européenne). Mardi, la sonde se trouvait à 270 km de Tchouri. Dans les prochains jours, elle va descendre encore un peu. «Atteindre l'altitude de 200 km est faisable» prochainement «si tout se passe bien», dit M. Lodiot.
Mais il faut pour cela que les capteurs stellaires, qui permettent à Rosetta de s'orienter grâce aux étoiles, ne soient pas perturbés par une trop grande quantité de poussières. Sinon Rosetta s'éloignera à nouveau. La sécurité de la sonde reste «la priorité», souligne M. Lodiot. «Nous nous préparons à avoir de nouveaux contacts» avec Philae, déclare Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au Centre national d'études spatiales (CNES) à Toulouse (France). «Nous sommes raisonnablement optimistes», ajoute-t-il.
Les scientifiques espèrent que le robot, qui est censé transmettre des informations sur la comète, pourra alors recommencer à travailler. Philae a réalisé le 12 novembre 2014 une première historique en atterrissant sur Tchouri. Il a pu travailler pendant 60 heures avant de s'assoupir faute d'un ensoleillement suffisant pour ses batteries solaires.
(L'essentiel/AFP)