Le roi d'Arabie saoudite gracie la victime d'un viol condamnée
Le roi Abdallah a accordé sa grâce à une jeune femme qui avait été condamnée à six mois de prison et 200 coups de fouet après avoir été victime d'un viol collectif.
Le quotidien saoudien, Al Jazirah, à la source de l'information précise avoir été informé de la grâce royale par des sources qu'il n'identifie pas.
Mais il cite le ministre de la Justice, Abdallah ben Mohammad ben Ibrahim al-Cheikh, qui explique que le souverain a "le droit d'annuler des jugements des tribunaux s'il estime que cela bénéfice à l'intérêt supérieur". La condamnation de la victime âgée de 19 ans dans le royaume pratiquant un islam ultra-conservateur avait provoqué une série de condamnations dans le monde, allant des organisations de défense des droits de l'homme jusqu'à la Maison Blanche.
Bien qu'elle ait été violée par un groupe de sept hommes, la jeune femme, dont l'identité n'a pas été révélée, avait été condamnée en octobre 2006 à 90 coups de fouet pour s'être trouvée dans une voiture en compagnie d'un "inconnu".
Le 14 novembre dernier, cette condamnation a été portée à 200 coups de fouet et six mois de prison, à l'occasion d'un réexamen du jugement de première instance.
Une source judiciaire avait expliqué l'aggravation en déclarant que la jeune femme a "tenté d'influencer le tribunal par voie de presse". Le ministère saoudien de la Justice avait ajouté que la jeune femme avait admis avoir commis un adultère.
Mais devant le tollé provoqué, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, avait fait état fin novembre d'"une révision" en cours du jugement.
"Il y a actuellement un processus de révision du jugement par les instances judiciaires" saoudiennes, avait-il déclaré à Washington, en marge de la réunion internationale d'Annapolis sur la paix au Proche-Orient.
avec afp
L'Arabie saoudite est régie par les principes du wahhabisme, une interprétation très stricte de la charia (loi islamique). Les femmes, qui n'ont pas le droit de conduire, ne doivent pas se trouver en présence d'hommes qui ne sont pas de leur famille et doivent se couvrir de la tête aux pieds en public.