Nourriture et informatiqueLe scanner, nouvel outil du consommateur
Développé par deux entreprises, le scanner envoie un faisceau de lumière en direction d'un aliment qui lui renvoie des informations sur ses propriétés.

Cette pomme contient-elle des pesticides ou des OGM? À l’œil, impossible de le dire, mais une nouvelle génération de scanner pourrait bientôt permettre au consommateur de le vérifier par lui-même. La technologie, celle du spectroscope, est déjà largement maîtrisée. Le scanner envoie un faisceau de lumière en direction d'un fruit, d'un légume ou d'un morceau de viande, qui renvoie des ondes. Elles sont analysées et permettent d'obtenir des informations sur le produit: quantité de glucides et lipides, ainsi que le nombre de calories, entre autres.
Il n'est pas encore possible de scanner un plat préparé, à moins de scanner séparément tous les éléments qui ont servi à sa préparation. Plusieurs sociétés ont déjà développé une version de ce scanner et cherchent à se positionner sur ce marché. L'israélienne Consumer Physics ainsi que l'américaine TellSpec ont déjà mis au point des scanners de taille très réduite, reliés par Internet à un smartphone. Consumer Physics assure avoir déjà commencé à livrer ses premiers appareils SCiO, vendus 250 dollars pièce.
Taille critique
TellSpec est déjà allé plus loin que les données de base en calculant l'index glycémique, information importante pour les diabétiques. Il affirme également pouvoir détecter la présence de gluten, de noix, de cacahuète, d’œufs ou de lait. Quant aux pesticides ou aux OGM, le directeur général de Consumer Physics, Dror Sharon, estime que cela n'est qu'une question de temps, même s'il prévoit que l'opération sera sans doute plus fastidieuse à réaliser pour le consommateur.
Mais pour s'imposer sur ce nouveau marché, la clé n'est pas tant l'éventail des informations proposées que de parvenir à une taille critique avant les autres. Pour ce faire, le Graal, c'est évidemment le smartphone. «Il y a quinze ans, il aurait été difficile d'imaginer que chacun aurait un GPS dans son smartphone», rappelle Dror Sharon, qui prévoit une démocratisation similaire pour le scanner. En attendant, la chaîne américaine d'hypermarchés Target a pris tout le monde de cours en annonçant, fin mars, qu'elle démarrait un programme basé sur le scanner, en collaboration avec Ocean Optics.
(L'essentiel/AFP)