Mort de 300 clandestinsLe sort de Lampedusa discuté au Luxembourg
Ce mardi, les représentants des 28 pays de l'UE se rendent au Grand-Duché pour discuter de l'immigration clandestine, suite à la tragédie de Lampedusa.

Les Européens sont appelés mardi à renoncer à leurs égoïsmes nationaux après la tragédie de Lampedusa, et à montrer une plus grande solidarité vis-à-vis de leurs partenaires confrontés à des afflux de réfugiés fuyant les conflits et la misère. «De nouvelles solutions doivent être trouvées au niveau européen», a plaidé le chef du gouvernement italien, Enrico Letta. L'Italie devait défendre cette position et présenter ses demandes mardi au cours d'une réunion des ministres de l'Intérieur des 28 pays de l'UE à Luxembourg.
Elle peut compter sur le soutien de la Commission européenne, dont le président, José Manuel Barroso, se rendra mercredi sur la petite île italienne. «Lampedusa est un cauchemar», a affirmé Viviane Reding, vice-présidente de la commission en charge de la justice, en se demandant si cela «sera un appel au réveil pour les Européens et s'il permettra ou pas de changer les lois sur l'asile». Ses doutes sont révélateurs des difficultés rencontrées pour amener les pays du nord de l'Europe à montrer plus de solidarité envers ceux du sud. Les États sont en effet souverains en matière de politiques migratoires.
La répartition du fardeau
L'Italie, Malte, la Grèce, Chypre, la Bulgarie et l'Espagne sont les portes d'accès pour les migrants venus d'Afrique et du Proche Orient. Les routes passent par la Turquie, l'Égypte, la Libye et la Tunisie. Beaucoup viennent par la mer au péril de leurs vies, et nombre d'entre-eux veulent rejoindre des parents établis en France, en Allemagne, en Belgique ou au Royaume-Uni. Or, les règles en vigueur dans l'UE sont très dures. Seules les demandes d'asile sont traitées. C'est une obligation internationale. Les migrants économiques sont en revanche impitoyablement refoulés.
L'Italie a même fait de l'immigration clandestine un délit. Théoriquement, les rescapés du bateau naufragé devraient donc être poursuivis, ainsi que les sauveteurs pour complicité. Par ailleurs, les règles pour le traitement des demandes d'asile sont très strictes. Elles imposent aux pays d'arrivée de les traiter et d'assurer l'hébergement du demandeur. Depuis des années, les pays du sud réclament un mécanisme de répartition du fardeau, et depuis des années, les pays du nord opposent une fin de non recevoir à cette demande. Le drame de Lampedusa a imposé un nouveau débat.
(L'essentiel Online/AFP)