Martin Oedegaard – «Le talent du siècle» que l'Europe s'arrache

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Martin Oedegaard«Le talent du siècle» que l'Europe s'arrache

Encore mineur mais déjà une carrière très remplie: à 16 ans, le jeune international norvégien Martin Oedegaard suscite les convoitises des plus grands clubs européens.

Le Real? Barcelone? Le Bayern? Dortmund? Arsenal? Liverpool? Un des deux Manchester? Beaucoup espéraient que le prodige de Stroemgodset (1re division norvégienne), déjà trois fois titulaire sous les couleurs de la Norvège, annoncerait le club de son choix en soufflant le 17 décembre ses 16 bougies, l'âge minimum pour pouvoir signer à l'étranger. Autant d'espoirs déçus jusqu'à présent.

«Il y a beaucoup de brouhaha autour de Martin et nous avons décidé de ne pas y contribuer en refusant d'alimenter les rumeurs», a déclaré son père, Hans Erik, lui-même un ancien professionnel. «La seule chose qui importe, c'est qu'il puisse se développer en tant que footballeur.» S'il cache encore soigneusement son jeu, Oedegaard est engagé depuis quelques semaines dans une tournée des grands clubs, inspectant leurs installations sportives, participant à des séances d'entraînement et... nourrissant contre son gré les spéculations avant le mercato d'hiver.

Tous sauf Chelsea

Un jour, le solide gaillard à la tignasse blonde, fan déclaré de Liverpool, est annoncé à l'Ajax. Un autre, la presse spécialisée affirme que le Real Madrid serait prêt à débourser 12 millions d'euros. Puis, on dit que Bayern Munich tient la corde, son président, le légendaire Karl-Heinz Rummenigge, n'hésitant pas à parler du «talent du siècle». Comme Neymar avant lui, l'adolescent scandinave n'a que l'embarras du choix.

«Il a un avenir où qu'il aille», estime l'entraîneur du FC Barcelone, Luis Enrique. Lui aussi sur les rangs pour attirer Oedegaard dans ses filets, le club catalan devra cependant faire l'impasse dans l'immédiat puisqu'il est interdit de transferts jusqu'en janvier 2016, précisément pour s'être rendu coupable d'infractions dans le recrutement de joueurs mineurs. Une grosse trentaine de clubs auraient manifesté leur intérêt. Tous les cadors en sont, sauf Chelsea qui semble rester de glace face à la «Martinmania». «Nous ne sommes pas en position de rivaliser avec 25 autres clubs», a lâché son manager, Jose Mourinho. «Je ne veux pas participer aux enchères.»

International à 15 ans

Le talent d'Oedegaard a éclaté au grand jour il n'y a même pas un an. C'est en avril 2014 qu'il intègre l'équipe première de Stroemgodset, le club de sa ville natale, Drammen, devenant le plus jeune joueur à évoluer, puis à marquer, en 1re division norvégienne. Vingt-trois matches plus tard, il a cinq buts et sept passes décisives au compteur. La presse sportive norvégienne en fait rapidement sa coqueluche, les vidéos de ses dribbles qui donnent le tournis aux adversaires buzzent sur la toile, et il ne faut pas longtemps pour que les responsables de la sélection norvégienne, en mal de grande star, s'intéressent à cette «pépite». Fin août, Oedegaard endosse pour la première fois le maillot de l'équipe nationale lors d'un match amical contre les Emirats arabes unis à seulement 15 ans et 253 jours, un record dans l'histoire du pays.

Quelques semaines plus tard, en octobre, le talentueux gaucher bat un nouveau record de précocité en devenant, face à la Bulgarie, le plus jeune joueur à disputer une rencontre éliminatoire d'un Euro. «Il s'est énormément développé en peu de temps. Il a fait tomber des barrières que ni lui ni personne, je crois, n'imaginait qu'il ferait tomber», a confié le patron de la sélection nationale norvégienne, Per-Mathias Hoegmo. «Sa façon de jouer, son talent, son aptitude à faire des choix et à réfléchir, tout cela est impressionnant», a ajouté Hoegmo, cité par le journal Aftenposten.

Si l'appel du large semble irrésistible, certains recommandent au joueur, théoriquement encore sous contrat avec Stroemgodset pour la saison 2015, d'attendre avant de franchir les frontières. Histoire d'être assuré de bénéficier de suffisamment de temps de jeu et de grandir encore un peu.

(L'essentiel/AFP)

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