Au LuxembourgLe ton monte entre Bausch et le secteur automobile
LUXEMBOURG - Le ministre écologiste de la Mobilité répond sèchement à la House of Automobile, qui critique le nouveau système de calcul de la consommation des voitures.

François Bausch est en colère.
«La transparence et l'obligation d'informer le consommateur sont primordiales. Il serait dommage de voir un secteur automobile luxembourgeois l'enfreindre». Le ministre de la Mobilité, François Bausch (Déi Gréng) est en colère. La raison de son courroux? Les critiques, mercredi, de la House of Automobile (HoA) sur les nouveaux modes de calcul de la consommation des voitures, présentés la veille. Le ministre a vu dans certaines de ces critiques des «allégations purement gratuites et dénuées de tout fondement».
François Bausch est même «consterné» par ce qu'il a lu, est-il écrit dans un communiqué, publié ce jeudi après-midi. La HoA avait notamment regretté le manque de transition entre l'ancien système et le nouveau, qui va avec une nouvelle fiscalité. «Le règlement européen instaurant la nouvelle norme est en vigueur depuis 2017», avance le ministre écologiste. Il explique que depuis, le secteur était au courant et a été informé. «Les modalités du règlement ont été discutées maintes fois lors de réunions communes entre le ministère et les responsables du secteur automobile, depuis 2018», affirme-t-il.
«Divergence énorme»
Pour le ministre, donc, le secteur a eu tout le temps nécessaire. D'autant que selon lui, l'Allemagne a introduit la nouvelle procédure «déjà en septembre 2018». Au Luxembourg, il a été «décidé d'allouer une période transitoire raisonnable, fixée au 1er janvier 2020». Toujours d'après le communiqué, la HoA a demandé, en septembre dernier, une période transitoire plus longue. Celle-ci a du coup été prolongée jusqu'au 1er mars 2020. Un «cadeau ministériel afin de permettre aux concessionnaires d'écouler leurs stocks lors de l'autofestival 2020».
En outre, François Bausch n'est pas d'accord avec l'HoA, il est même «choqué», quand elle dit que le consommateur payera les frais d'une taxe automobile plus élevée. «Tenant compte aujourd'hui de la divergence énorme entre les valeurs affichées au catalogue et la consommation réelle» de la voiture, le consommateur est aujourd'hui «le grand perdant, car il paie actuellement un surplus de plusieurs centaines d'euros de carburants par an, par rapport à la consommation affichée au catalogue». Pour François Bausch, le consommateur a tout à gagner du nouveau système, car il pourra «choisir un véhicule à faible émission déterminé par le nouveau cycle, se voir octroyer une taxe plus avantageuse et de connaître les frais de carburant réels auxquels il fera face».
Enfin, sur les critiques concernant les voitures de société utilisées à des fins privées, le ministre admet que d'ici 2021, «60% de ceux immatriculés en 2020 pourraient se retrouver dans la tranche de taxation la plus élevée en 2021». Mais François Bausch espère que cette proportion baissera, puisque «les intéressés connaissent les nouvelles conditions». Par ailleurs, «sur l'ensemble des véhicules de société, ce changement de tranche de taxation vers la tranche la plus élevée pour le calcul de l'avantage en nature se limite à environ 15% de l'ensemble des véhicules de société immatriculés au Luxembourg, au 1er janvier 2021».
(jw/L'essentiel)