Tuerie de LiègeLe tueur a découvert l'islam en prison à Arlon
Benjamin Herman, le Belge de 31 ans auteur de la tuerie de Liège, était un habitué des tribunaux depuis son adolescence, déjà condamné pour vols ou usage de stupéfiants.

Au lendemain d'un triple assassinat qualifié de «terroriste», la Belgique s'interrogeait sur les motivations d'un tel passage à l'acte, de la part d'un homme a priori jugé «pas dangereux» en prison, d'après le ministre de la Justice, Koen Geens.
Alors que s'est-il passé dans la tête de Benjamin Herman? Et qui était-il vraiment? «C'est un délinquant qui s'est converti», résume l'islamologue belge, Alain Grignard. Né le 12 janvier 1987, élevé dans une famille de Rochefort, dans le sud de la Belgique, Benjamin Herman connaît ses premiers démêlés avec la justice à 16 ans.
En 2003 il se retrouve placé dans un centre fermé pour jeunes délinquants à Everberg, dans le Brabant flamand (centre). Ses premiers délits selon le journal La Meuse: «Des faits d'incendies volontaires, de coups et blessures, de rébellion». Son frère Dimitri, de trois ans son cadet, est «souvent dans son sillage».
«Désir de suicide» et «fuite en avant»
Les années passent, et les deux frères, désormais «accros à la cocaïne et l'héroïne» multiplient les «petits coups» pour s'offrir leur dose.
Selon une source proche de l'enquête jointe par l'AFP, la tuerie de mardi relève d'une «fuite en avant» pour un habitué des prisons qui peinait à envisager un autre avenir. Koen Geens a vu mercredi un «désir de suicide» dans l'attitude de Benjamin Herman.
Converti en fréquentant un codétenu
«Il s'était converti à la religion musulmane je crois en 2012, en fréquentant un autre prisonnier à Arlon», a poursuivi le ministre de la Justice, tout en se montrant prudent sur une supposée radicalisation.
La Sûreté de l’État, le service de renseignement civil belge, savait qu'il avait été en contact avec des personnes radicalisées. Mais, a précisé mercredi le parquet fédéral, «ces informations datent de 2016 et début 2017» et «n'ont pas été confirmées depuis».
Selon une source proche de l'enquête, sa plus lourde condamnation remontait à 2010, où il avait écopé de 4 ans de prison ferme pour vol avec violences. Il aurait normalement dû regagner mardi sa cellule de la prison de Marche-en-Famenne, à 19h30, après un congé pénitentiaire de 36 heures.
(L'essentiel/afp)