En Amérique du SudLe virus Zika hante les femmes enceintes
La Colombie, le Salvador, l'Équateur, le Brésil ou encore la Jamaïque font actuellement face à l'épidémie du virus Zika, qui peut provoquer une malformation congénitale.

Le virus Zika est transmis par le moustique tigre.
Face au virus Zika, plusieurs pays d'Amérique latine et des Caraïbes recommandent aux femmes de ne pas tomber enceintes, suscitant la dérision mais aussi les critiques. «Ce n'est pas possible de faire des annonces folkloriques qui font rire, au lieu d'attaquer la maladie dans les foyers, les entreprises et les écoles», soupire, au Salvador, le secrétaire général du syndicat d'enseignants Simeduco, Francisco Zelada, après l'appel des autorités à éviter toute grossesse en 2016 et 2017.
En Colombie, le même conseil insolite, mais pour six mois, a été rapidement moqué dans les médias et sur les réseaux sociaux, un animateur radio rassurant ainsi ses auditeurs sur le fait que, non, les relations sexuelles n'étaient pas bannies. Le virus Zika, transmis par le moustique tigre, provoque des symptômes grippaux bénins mais est soupçonné d'entraîner, quand il touche une femme enceinte, une grave malformation congénitale: la microcéphalie, réduisant la taille de la boîte crânienne du bébé et nuisant à son développement intellectuel.
Pas de mesures concrètes
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus, déjà présent dans 21 des 55 pays du continent américain, va continuer à s'étendre, «un sérieux sujet d'inquiétude, étant donné surtout le lien éventuel entre une infection pendant la grossesse et des bébés nés avec une petite tête», selon sa directrice générale Margaret Chan. Le pays le plus touché est le Brésil, avec 3 893 cas de microcéphalie (dont 49 décès), contre seulement 147 sur tout 2014. En Colombie, 13 531 personnes sont atteintes et une centaine de bébés présentent une microcéphalie. Le Salvador recense 5 397 malades, le Honduras 608, les autres pays quelques dizaines.
Mais, dans une région où l'avortement est encore parfois interdit et la contraception pas toujours accessible, comment empêcher les grossesses? La ministre salvadorienne de la Santé, Violeta Menjivar, a précisé que «l'État salvadorien ne fait pas de contrôle des naissances», se contentant par exemple de conseiller aux écolières de troquer la jupe pour le pantalon, afin d'éviter les piqûres du moustique. Même flou en Colombie, qui ne propose pas de mesures concrètes pour accompagner son appel, ou en Équateur, où la ministre de la Santé Margarita Guevara «recommande aux femmes en âge de procréer et qui vivent en zones à risque du Zika de reporter leurs grossesses».
(L'essentiel/AFP)
Mise en garde du ministère de la Santé luxembourgeois
Dans un communiqué publié mardi, le ministère de la Santé a une nouvelle fois invité à la prudence ceux qui se déplacent en Amérique latine ou au Cap-Vert, rappelant que le virus Zika est potentiellement dangereux. Une mise en garde avait déjà été formulée fin décembre.