Lacs au LuxembourgLes algues bleues ont mis fin à la saison de baignade
LUXEMBOURG - Le département de l’environnement du ministère du Développement durable a dressé l’état des lieux, ce mardi, sur la prolifération des «algues bleues».

Peu visibles à l'œil nu, les algues bleues du lac de la Haute-Sûre peuvent attaquer le cerveau et les reins.
Des «algues bleues» ont proliféré sur la totalité des lacs de la Haute-Sûre et de Weiswampach, ces derniers jours, provoquant une interdiction de baignade et de toute activité nautique dans ces lieux pourtant fort prisés par les baigneurs par fortes chaleurs. «Le beau temps n’est pas le seul responsable de cette prolifération d’algues bleues très tôt dans la saison estivale», précise toutefois le docteur Christian Penny, micro-biologiste au Luxembourg Institute of Technology (LIST), expert national en cynobactéries. «Voilà pourquoi nous devons protéger nos ressources en eau en amont pour éviter des impacts négatifs sur notre économie et sur notre tourisme. Nous devons limiter l’apport en azote et en phosphore en améliorant le traitement des eaux usée et en dialoguant mieux avec les agriculteurs des bassins versants».
Au Luxembourg, 50% de l’eau consommée par les humains est extraite des lacs de la Haute-Sûre, soit 70 000 m³ par jour. Il est donc indispensable de prendre soin de cette zone en y limitant les traitements chimiques pour se débarrasser des algues bleues, appelées «cynobactéries» par les spécialistes.
Nous l’avons constaté sur place, malgré les recommandions régulières du gouvernement luxembourgeois, les touristes belges et néerlandais, par exemple, continuent encore de se baigner «à leurs risques et périls» dans les lacs du nord du pays. «Nous devons améliorer notre communication par rapport aux étrangers qui ne se fient pas aux médias luxembourgeois», reconnaît Christian Penny, «car les algues bleues sont microscopiques et restent peu visibles à l’œil nu. Les premiers symptômes peuvent être des maux de têtes, des gastro-entérites ou encore des irritations de la peau avant d’attaquer, par la suite, les reins et le cerveau».
Et à celles et ceux qui espéraient une amélioration de la situation d’ici la fin de la saison, les experts sont catégoriques: «Il faudra une longue période de mauvais temps, de pluie et de vent, pour que les cynobactéries se dissipent», regrette Christian Penny. «Le risque est malheureusement grand que cela dure jusqu’en octobre ou novembre, quand les masses d’eau vont à nouveau se mélanger et la température diminuer».
Le microbiologiste Christian Penny au micro de L'essentiel Radio:
(Frédéric Lambert/L’essentiel)
Christian Penny est micro-biologiste au Luxembourg Institute of Technology (LIST), expert national en cynobactéries, le nom scientifique des algues bleues.