Enlèvement d'enfants en HaïtiLes Américains accusés de rapt ont été libérés
Un juge haïtien a annoncé jeudi avoir pris la décision de libérer dix missionnaires américains accusés d'avoir enlevé 33 enfants pour tenter de les faire sortir après le séisme.

Selon la décision du juge haïtien, «l'intention criminelle» des dix missionnaires américains n'a pu être prouvée.
«Je viens de signer la demande de remise en liberté des dix Américains présentée par les avocats et je l'ai envoyée au parquet», a indiqué le juge Bernard Sainvil. Le procureur, Joseph Manes Louis, a fait savoir qu'il ne travaillerait pas sur la décision du juge avant lundi, vendredi étant férié. Cette mesure veut dire que les missionnaires ne seront pas libérés avant lundi au plus tôt.
Le juge avait déclaré auparavant qu'il pourrait officiellement ordonner la levée d'écrou une fois que le parquet aurait exprimé son avis. «Ils peuvent se rendre directement à l'aéroport et partir s'ils le veulent, mais ils doivent fournir la garantie d'être représentés au cas où d'autres questions se poseraient», a-t-il encore ajouté.
Intention criminelle non prouvée
Le procureur a souligné que la décision finale va appartenir au juge. «La loi ne l'oblige pas à tenir compte de mon opinion», a-t-il dit. «Il faut seulement qu'il attende mes conclusions avant d'émettre son ordonnance», a-t-il ajouté.
Une source judiciaire expliquait mercredi que la libération des missionnaires avait été décidée par le juge parce que «l'intention criminelle» permettant d'étayer les accusations d'enlèvement d'enfants et d'association de malfaiteurs n'avait pu être prouvée.
Enfants qui avaient encore leurs parents
Les missionnaires, dont la plupart appartiennent à une église baptiste de l'Idaho, sont incarcérés depuis leur arrestation à la frontière avec la République dominicaine le 29 janvier. Ils avaient été interceptés alors qu'ils tentaient de franchir la frontière dominicaine avec les enfants, 17 jours après le séisme qui a fait plus de 200 000 tués en Haïti.
Les missionnaires, cinq hommes et cinq femmes, ont nié avoir eu de mauvaises intentions. Ils ont dit avoir seulement voulu aider des orphelins livrés à eux-mêmes par la catastrophe, qui a fait plus d'un million de sans-abri. Il est ensuite apparu que la plupart des enfants avaient encore leurs parents.
Durant les audiences, le juge Sainvil a entendu dix parents d'enfants retrouvés. Ils ont dit avoir confié leurs enfants parce qu'ils n'avaient ni nourriture ni eau à leur donner et estimaient qu'ils auraient une vie meilleure hors de chez eux.
lessentiel.lu avec AFP