Gestion d'Ebola – Les Américains ont multiplié les bourdes

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Gestion d'EbolaLes Américains ont multiplié les bourdes

Une vidéo fait scandale aux États-Unis. On y voit un homme habillé d’un simple jean et d’une chemise côtoyer une personne atteinte par Ebola. Elle révèle une série de défaillances...

Le président Barack Obama et les responsables sanitaires américains avaient affirmé en septembre être préparés au fait que l'épidémie de fièvre hémorragique, qui a fait près de 4 500 morts en Afrique de l'Ouest, pouvait s'étendre aux États-Unis. Et que la contamination serait rapidement contenue. Mais lorsqu'un Libérien, revenu tout juste de ce pays africain le plus touché par l'épidémie, s'est présenté le 25 septembre, dans un hôpital de Dallas, avec de la fièvre et des douleurs musculaires, il a été renvoyé chez lui quatre heures plus tard, mettant sa famille et le personnel soignant en danger de contamination. Et lorsqu'il a été de nouveau transporté le 28 septembre, aux urgences de ce même hôpital, victime de nausées et de diarrhées (ce qui le rendait hautement contagieux) des dizaines de soignants se sont occupés de lui sans se protéger de manière suffisante. Ebola n'a été diagnostiqué sur Thomas Eric Duncan que le 30 septembre. Il est mort le 8 octobre.

«Malheureusement, lors du traitement initial de M. Duncan, malgré nos meilleures intentions et une équipe médicale hautement qualifiée, nous avons fait des erreurs», a admis le Dr Daniel Varga, chef clinique de la compagnie Texas Health Resources qui gère l'hôpital de Dallas. «Nous n'avons pas correctement diagnostiqué ses symptômes comme étant ceux d'Ebola. Nous sommes profondément désolés», ajoute-t-il dans un témoignage écrit aux élus de la commission à l’Énergie et au Commerce de la Chambre des représentants. Cette commission étudie la réponse à l'épidémie.

«Personne ne savait quels étaient les protocoles»

Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont identifié en tout 118 personnes qui ont pu entrer en contact direct ou indirect avec M. Duncan. Plus de la moitié d'entre elles sont des soignants. La première contamination a été annoncée dimanche: une infirmière, Nina Pham, suivie mercredi par une autre soignante. Toutes deux avaient été au chevet du malade libérien. Un syndicat d'infirmières a fait savoir que l'hôpital texan où le Libérien est mort n'avait fourni au personnel aucun protocole pour traiter les patients contaminés par le virus.

«M. Duncan a été laissé pendant plusieurs heures, sans être placé à l'isolement, dans une zone où il y avait d'autres patients. Personne ne savait quels étaient les protocoles, ni quel équipement de protection devait être porté. Il n'y avait aucune formation», a déclaré le syndicat. Les infirmières ont par ailleurs précisé que les échantillons de sang du malade n'avaient pas été spécialement conditionnés ni livrés en main propre aux laboratoires comme il est recommandé.

Dernière faille dans la gestion des CDC: la deuxième soignante contaminée a pris l'avion entre l'Ohio et le Texas la veille où elle a été diagnostiquée. «Elle faisait partie des personnes dont on savait qu'elle avait été exposée à Ebola. Elle n'aurait pas dû prendre l'avion», a déploré le Dr Frieden, le directeur des CDC.

(L'essentiel/AFP)

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