Vote symboliqueLes anti-Strasbourg remportent un vote
Les députés européens «anti-Strasbourg», qui souhaitent le regroupement de toutes les activités parlementaires à Bruxelles, ont remporté un vote symbolique ce mercredi.

Les anti-Strasbourg remportent un vote symbolique.
Les députés européens «anti-Strasbourg», qui souhaitent le regroupement de toutes les activités parlementaires à Bruxelles, ont marqué un point mercredi en faisant massivement adopter en plénière un rapport affirmant le droit du Parlement à décider lui-même du lieu où il travaille. 483 eurodéputés, sur 766 au total et 658 présents, ont approuvé ce texte qui proclame que le Parlement européen «serait plus efficace, plus rationnel au niveau des coûts et plus respectueux de l'environnement s'il siégeait en un seul lieu». Seuls 141 élus ont voté contre.
Le Parlement européen a son siège à Strasbourg. Mais dans les faits, seules 12 sessions plénières de quatre jours y ont lieu chaque année. Le reste du temps, les députés travaillent à Bruxelles, au sein de commissions ou de leurs groupes politiques. «Notre cirque des allers et retours entre Bruxelles et Strasbourg est devenu source de ridicule à travers l'UE», a martelé l'un des auteurs du texte, le conservateur britannique Ashley Fox. Selon lui, la transhumance entre les deux villes (distantes de 435 km) de milliers d'élus, fonctionnaires, journalistes et autres traducteurs coûte chaque année 150 millions d'euros et engendre l'émission de 19 000 tonnes de CO2.
Les députés luxembourgeois ont voté contre
«Les temps changent et ce qui était un symbole de réconciliation (franco-allemande) en 1950 est à présent un symbole de gaspillage: de temps, d'énergie et de l'argent des contribuables», a-t-il résumé. Jusqu'à présent, toutes les tentatives des anti-Strasbourg pour changer la situation se sont heurtées à un obstacle juridique: le fait que le Parlement européen a son siège à Strasbourg, et qu'il doit y tenir ses sessions plénières, est inscrit dans le marbre des traités européens. Le modifier supposerait en principe une unanimité des États membres - une procédure extrêmement complexe, et vouée à l'échec du fait de l'opposition de la France -, mais les rapporteurs du texte voté mercredi pensent avoir trouvé une faille: ils proposent d'utiliser une autre procédure de révision, qui pourrait être approuvée à la majorité simple des États membres.
Dans le camp des pro-Strasbourg, on peut citer les députés luxembourgeois Charles Goerens (DP) et Robert Goebbels (LSAP) qui ont tous deux voté contre ce rapport. Goerens s'inquiète ainsi de l'impact pour le Luxembourg d'un regroupement de toutes les activités parlementaires à Bruxelles. Pour rappel, le Grand-Duché accueille des structures administratives du Parlement. Goerens affirme même que ce rapport est «un monument d'incohérences». Goebbels met quant à lui en doute la légitimité de ce texte. Selon lui, «ce sont essentiellement des députés britanniques, qui, tout en professant de vouloir sortir de l'Union européenne, veulent changer le siège d'un Parlement dont ils ne reconnaissent pas l'utilité». Selon l'eurodéputé LSAP, «le transfert du siège du Parlement européen de Strasbourg à Bruxelles nécessiterait une conférence intergouvernementale avec l'accord unanime des 28 États».
(FR/L'essentiel Online/AFP)