En France – Les apprentis jihadistes placés en garde à vue

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En FranceLes apprentis jihadistes placés en garde à vue

Les deux adolescents français, rentrés en début de semaine et entendus depuis mercredi, devront s'expliquer sur leur périple de trois semaines qui visait à combattre en Syrie.

D'après Agnès Dufétel-Cordier, l'avocate de l'un des jeunes, les adolescents «ont réalisé avoir commis une erreur».

D'après Agnès Dufétel-Cordier, l'avocate de l'un des jeunes, les adolescents «ont réalisé avoir commis une erreur».

AFP

Les enquêteurs vont notamment tenter de comprendre leur processus d'autoradicalisation, en enquêtant en particulier sur les sites internet qu'ils ont consultés. Si l'hypothèse d'une filière jihadiste semble écartée, les deux garçons étant partis par leurs propres moyens, les enquêteurs tenteront également de vérifier s'ils ont pu être confortés dans leur détermination à partir par une ou plusieurs autres personnes. Âgés de 15 et 16 ans, ils étaient interrogés depuis mercredi matin, dans les locaux du commissariat central de Toulouse, par les enquêteurs de l'antenne locale de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Pour Me Dufétel-Cordier, avocate de l'un des jeunes, qui a assisté mercredi à deux auditions d'au moins deux heures chacune, il ne fait aucun doute que les adolescents ont réalisé avoir commis une erreur en voulant se rendre en Syrie. «Ils se sont rendu compte qu'il fallait revenir en France, que ça commençait à prendre une tournure qu'il n'avaient pas imaginée une seule seconde», a-t-elle expliqué. «Du haut de ses 15 ans, il a fait preuve d'une naïveté et d'une crédulité sans pareilles et aujourd'hui il le reconnaît».

Émoi national

Tous deux, élèves en classe de seconde générale à Toulouse, les adolescents étaient partis sans prévenir leurs proches le 6 janvier et sont rentrés séparément de Turquie. L'un d'eux, «jeune garçon très bien intégré, avec un très bon parcours scolaire», se montrait mercredi à la fois «serein» et en même temps très impressionné devant les enquêteurs avec lesquels il «coopère sans difficultés», selon son avocate.

Selon Me Dufétel-Cordier, il est «très vraisemblable que leurs gardes à vue se poursuivent jeudi, car il y a encore beaucoup de choses à expliquer». L'avocate a indiqué qu'il était prématuré de dire si la garde à vue avait pour objectif un simple débriefing ou si elle était le prélude à des poursuites. L'équipée des deux adolescents a suscité un émoi national, le président François Hollande affirmant la nécessité de «protéger nos jeunes de France». Au cours des toute dernières années, 600 ou 700 Français ou étrangers vivant en France seraient allés se battre en Syrie, en seraient revenus ou auraient été plus ou moins engagés dans un tel projet.

(L'essentiel/AFP)

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