Au LuxembourgLes assureurs veulent investir dans le «vert»
LUXEMBOURG - L’Association des compagnies d’assurances et de réassurances engage une démarche vers des placements plus vertueux.

«S’il n’y a pas de contrainte écologique et environnementale dans l’équation des fonds, on court des risques incalculables», a commenté le ministre des Finances, Pierre Gramegna, qui appuie l’initiative.
L’Association des compagnies d’assurances et de réassurances (ACA) du Luxembourg veut appuyer le développement de la finance durable. Elle a signifié ce mercredi son adhésion au PNUE - FI, le Programme des Nations unies pour l’environnement - Initiative financière, qui est un partenariat entre l’ONU et le secteur financier mondial. Le PNUE - FI soutient les compagnies financières dans leurs démarches d’investissement dans des produits soutenables (qui respectent l’environnement, les droits de l’homme, etc.), les oriente vers les bons instruments, crée un environnement mondialisé sur le sujet ou encore vérifie leurs bonnes pratiques.
«S’il n’y a pas de contrainte écologique et environnementale dans l’équation des fonds, on court des risques incalculables», a commenté le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), qui appuie l’initiative. «Il ne faut pas que cela soit juste pour la bonne forme et la bonne conscience mais que cela soit aussi pour faire du bon business. Là, on pourra mobiliser assez d’entreprises et d’assurances. L’enjeu, à côté des indemnisations, c’est où placer les réserves», a poursuivi Pierre Gramegna.
«Nous travaillons sur des incitatifs fiscaux»
Ces capacités d’investissement dont disposent les compagnies au Luxembourg s’élèvent à plus de 210 milliards d’euros, selon Marie-Hélène Massard, vice-présidente de l’ACA. Si les compagnies d’assurances publient ou vantent déjà, chacune de leur côté, leurs investissements «verts» ou responsables, l’ACA ne se risque pas de donner une proportion globale des placements vertueux. L’un des enjeux pour la mesurer étant aussi d’avoir des critères européens bien définis et plus précis de ce que sont des investissements soutenables.
«On est dans une phase d’exercice de prise de conscience auprès de nos membres (NDLR: ils sont 128), il faut donner les connaissances, les accompagner sur le sujet. L’un des travaux sera le passage en revue du portefeuille d’investissement de nos membres pour voir comment aller vers des solutions plus soutenables. On leur fournira une boîte à outil pour qu’ils sachent comment investir et souscrire de manière durable», complète Jacques Faveyrol, vice-président de l’ACA.
De son côté, le gouvernement envisage aussi, dans la prochaine réforme fiscale, de prendre des mesures qui favorisent l’investissement soutenable. «Nous travaillons sur des incitatifs fiscaux, a annoncé Pierre Gramegna. Une des pistes est de voir si l’on pourrait réduire la taxe d’abonnement sur les fonds d’investissements verts, mais on ne pourra le faire qu’une fois que les critères européens seront arrêtés».
(Mathieu Vacon/L'essentiel)