Crise en BelgiqueLes Belges à nouveau appelés aux urnes?
Le roi des Belges va recevoir mardi les responsables des six partis qui négocient la formation d'un gouvernement pour tenter de débloquer la crise politique.

La Belgique est à nouveau plongée dans l'incertitude. (AFP)
Albert II va mener les consultations toute la journée dans son château de campagne, situé en Ardenne, dans le sud du pays, où il se repose après une opération du nez. M. Di Rupo, patron du PS francophone, lui avait demandé lundi d'être déchargé de ses fonctions de «formateur» du gouvernement en raison du blocage des négociations entre les partis de droite et de gauche sur les questions budgétaires. Le roi a mis cette démission «en suspens» et a appelé les négociateurs à «prendre un temps de réflexion» pour «mesurer les conséquences d'un échec» et «chercher activement une solution».
Albert II recevra en dernier, mardi en fin de journée, les responsables des partis libéraux, présentés comme les responsables de la rupture des pourparlers. La solution privilégiée par la classe politique et les médias est la reprise des négociations sous la férule de M. Di Rupo, avec les six mêmes partis (trois flamands et trois francophones). Une ministre du parti libéral flamand Open VLD, Annemie Turtelboom, a estimé mardi matin qu'il ne fallait pas «jeter l'éponge». Le chef des libéraux francophones, Charles Michel, a toutefois assuré qu'il ne se laisserait pas déstabiliser par la «théâtralisation» de la crise.
Sans gouvernement depuis 527 jours
Engagés en juillet, après le départ de la négociation des indépendantistes flamands de la N-VA, première formation politique du pays, ces pourparlers ont déjà débouché sur d'importants accords institutionnels et avaient bien avancé sur le budget. Les négociateurs doivent s'entendre sur 11,3 milliards d'euros d'économies pour 2012 et une vingtaine de milliards au total d'ici à 2015. Les autres scénarios portent sur la désignation d'un autre «formateur», issu d'un parti libéral ou démocrate-chrétien, ou, en cas de blocage total, la tenue de nouvelles élections législatives.
La Belgique est à la recherche d'un gouvernement depuis 527 jours, un record mondial qui exaspère l'opinion et les médias. La Dernière Heure a dénoncé mardi une nouvelle crise «irresponsable» tandis que le quotidien flamand De Morgen appelait à «éviter la catastrophe». «Assez!», lance Le Soir, en exhortant la classe politique à cesser «ces dramatisations à répétition».
(L'essentiel Online/AFP)