Au LuxembourgLes Capverdiens, une communauté qui grandit
LUXEMBOURG - Environ 520 000 Capverdiens auraient émigré à travers le monde. Si la moitié se trouve aux États-Unis, plusieurs milliers ont choisi le Luxembourg. Zoom.

Les Capverdiens représentent au Grand-Duché la deuxième communauté issue d'un pays hors-Union européenne, derrière les résidents originaires d'ex-Yougoslavie.
Selon les données officielles, le Luxembourg compte aujourd'hui un peu moins de 3 000 résidents de nationalité capverdienne. Mais en réalité, la communauté représente près de 9 000 personnes. «On sous-estime leur importance car beaucoup sont d'origine capverdienne mais ont des passeports différents, portugais notamment», indique le centre d'étude et de formation interculturelles et sociales (CEFIS), qui présentait mardi soir une vaste étude sur la question.
Les Capverdiens représentent au Grand-Duché la deuxième communauté issue d'un pays hors-Union européenne, derrière les résidents originaires d'ex-Yougoslavie. «Un accord conclu en 2015 en matière de migration prévoit certaines mesures visant à faciliter les échanges entre le Luxembourg et le Cap-Vert», souligne le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, rappelant que la communauté a commencé à migrer vers le Luxembourg «à partir des années 1970» et que les deux pays ont maintenu depuis «de bons liens».
478 naturalisations entre 2009 et 2016
L'étude présentée mardi apportait un éclairage chiffré spécifique à cette immigration. Environ 200 personnes arrivent chaque année du Cap-Vert, en majorité âgées de 26 à 35 ans mais avec également une grosse proportion de jeunes de 12 à 18 ans. L'âge moyen des résidents d'origine capverdienne est d'ailleurs plutôt jeune, 31,3 ans, en l'occurrence dix ans de moins que les Luxembourgeois.
À l'inverse d'autres populations, seulement 4,7% arrivent pour raisons professionnelles, la majorité (61,4%) migrant parce qu'ils sont confrontés au chômage et à la pauvreté dans leur pays. Au Luxembourg, on les retrouve majoritaires dans les métiers qualifiés de l'industrie ou les services. Ils sont généralement payés moitié moins (13 euros) que le salaire moyen horaire du pays (25,7 euros).
La communauté est concentrée dans la capitale, dans le sud-ouest du pays, mais aussi à Ettelbruck et Diekirch. Tous conservent un fort attachement à leur pays d'origine et d'ailleurs un Capverdien sur deux indique vouloir retourner au Cap-Vert à la retraite ou même avant, et seulement 10% affirment vouloir rester au Luxembourg. Néanmoins, entre 2009 et 2016, 478 Capverdiens (dont 109 enfants) sont devenus Luxembourgeois.
(NC/L'essentiel)