Loi antitabac durcie?Les cigarettiers jouent des coudes contre Strasbourg
Alors que le Parlement européen doit voter, ce mardi, un durcissement des mesures de lutte contre le tabac, les professionnels du secteur font pression sur les députés.

Les députés européens doivent voter, ce mardi, en faveur d'un renforcement de la législation antitabac au sein de l'UE.
Les arômes fruités ou sucrés dans les cigarettes seront-ils prochainement interdits au sein de l'Union européenne? Les avertissements sur les paquets seront-ils étendus à 75% de la surface? Les cigarettes seront-elles désormais considérées comme un produit médicinal et donc retirées de la vente libre? Tels sont les enjeux lourds du vote qui se déroulera ce mardi au sein du Parlement européen. Une menace directe aux intérêts économiques des fabricants de tabac qui tentent, coûte que coûte, d'influer sur le résultat final.
«On a mis la main sur un document qui montre que les amendements que propose l'industrie du tabac sont des amendements qui ont été déposés par certains parlementaires, indique Isabelle Durant, vice-présidente du Parlement européen, citée par nos confrères de RTL.be. Il sera important de mettre en évidence qui aura voté quoi une fois que le vote aura eu lieu». Autre technique employée pour faire pression: la présence d'une centaine de lobbyistes au sein même des institutions européennes. Le tout pour un coût estimé à 5 millions d'euros annuels, financé par les cigarettiers.
De leur côté, les ministres de la Santé de 16 des 28 États membres avaient appelé, vendredi dernier, les députés européens à accélérer l'adoption d'une nouvelle législation européenne contre le tabagisme, car «le tabac est responsable du décès de près de 700 000 citoyens de l'UE chaque année», générant par conséquent «un coût considérable» pour les systèmes de santé des maladies liées au tabac. Et ce, «alors qu'une grande partie de l'Europe est frappée par l'austérité».
(Jmh/L'essentiel Online)