À WeiswampachLes citoyens en justice contre le village de vacances
WEISWAMPACH - L'initiative citoyenne «Gemeng Wäiswampich» a annoncé samedi avoir introduit un recours en justice contre le projet «Suneo Park».

Un complexe touristique sur 20 hectares, en bordure du lac de Weiswampach, avec près de 90 maisons dans un village de vacances et une résidence hôtelière de 86 chambres. Le projet «Suneo Park», rendu public en 2018, a laissé les habitants de la commune du nord de Luxembourg sceptiques. À tel point que l'idée avait été rejetée, lors d'un référendum le 25 août 2019, par 60% des citoyens. Mais il n'en était pas resté là. Le chantier initié par le promoteur belge Lamy doit commencer dans les prochains jours, malgré le scrutin consultatif.
De quoi fâcher certains habitants. L'initiative citoyenne «Gemeng Wäiswampich» a annoncé ce samedi matin avoir saisi la justice contre le parc. «Tant la démocratie que la nature sont devenues les victimes de cette politique», écrit l'initiative dans un communiqué. «Pour un loyer ridicule de 25 000 euros par an, le collège échevinal a bradé la zone du lac au promoteur belge», déplorent les citoyens, qui affirment que quelque 150 000 vacanciers sont attendus chaque année. «La nature et des biotopes protégés seront endommagés ou détruits définitivement. Une étude d'impact sérieuse n'a pas eu lieu», déplore la Biergerinitiativ.
«Nous ne changerons pas d'avis»
Celle-ci a donc décidé de saisir le tribunal administratif «pour contester la décision de la ministre de l'Environnement Carole Dieschbourg du 14 septembre 2020», qui autorise le projet. «L'initiative citoyenne portera plainte, en outre, auprès de la Commission européenne pour violation manifeste du droit européen», est-il écrit dans le communiqué qui annonce aussi le lancement d'une collecte de fond pour financier les frais de justice.
Contacté par L'essentiel, le bourgmestre de Weiswampach Henri Rinnen reste lui sur ses positions. «Une majorité du Conseil communal est d'avis de réaliser ce projet, parce qu'il représente une amélioration de la qualité de vie non seulement dans la commune, mais aussi dans la région du nord du Luxembourg», explique l'élu. «Nous ne changerons pas d'avis. Nous prenons acte» de la décision de l'initiative citoyenne. «C'est aux tribunaux de décider», ajoute Henri Rinnen, qui précise que le projet doit se faire «sur une zone constructible. La seule autorisation que nous avons reçu le 14 septembre, c'est pour enlever les haies maintenant plutôt que début octobre». D'après le bourgmestre, les travaux devraient débuter «la semaine prochaine ou celle d'après».
Personne n'était disponible dans l'immédiat chez le promoteur Lamy pour réagir.
(jw/L'essentiel)