Au LuxembourgLes compléments alimentaires ont la cote
LUXEMBOURG – Les sources concentrées de nutriments sont de plus en plus prisées, malgré certaines réserves de la part des autorités.

Le Luxembourg respecte la législation européenne sur les compléments alimentaires mais n'impose pas d'interdiction supplémentaire.
Les compléments alimentaires ont le vent en poupe au Luxembourg. Les services du ministère de la Santé, contactés par L’essentiel, n’ont pas de données sur la consommation de ces concentrés de nutriments, qui se présentent sous forme de pilule, de gommes à mâcher, de poudres ou encore d’ampoules. Mais ils reconnaissent que «le marché est en augmentation permanente», comme dans d’autres pays: la moitié des Américains et 30% des Français en ingèrent régulièrement.
«Cela se développe aussi au Luxembourg, témoigne Monique Franzen, distributrice de la marque Forever Living Products. Les gens cherchent à s’occuper eux-mêmes de leur forme et de leur bien-être, car il est parfois difficile de se nourrir convenablement! L’idée est d’avoir des apports en vitamines et en minéraux». Les produits sont utilisés par les consommateurs pour combler certaines carences, lutter contre l’obésité ou encore améliorer la digestion. «Nous recommandons de boire de l'Aloe Vera pour le bien-être, la forme et la beauté», complète Monique Franzen, dont l’entreprise est spécialisée dans ce produit.
«Les compléments alimentaires ne remplacent pas les médicaments»
«Aujourd’hui, beaucoup de clients sont des trentenaires qui prennent conscience de l’importance de la santé. Ils n’ont plus confiance en l’industrie du médicament et sont très ouverts sur nos produits», explique Olivier Bens, importateur et distributeur de produits pharmaceutiques et de compléments alimentaires. «Les végétaliens les utilisent beaucoup, car ils doivent combler certaines carences», selon lui.
Pour autant, les clients doivent se méfier. Les autorités admettent que «certains produits peuvent avoir des effets néfastes sur la santé». Il s’agit avant tout de l’apparition de gastros, de maladies du foie, de problèmes dermatologiques et de symptômes plus classiques (fièvres, maux de tête), même s’il n’y a pas de cas connus au Luxembourg pour le moment. «Les compléments alimentaires ne remplacent pas les médicaments, reprend Monique Franzen. Car ils ne guérissent pas, mais ils constituent un apport nutritif souvent indispensable. Si quelqu’un est malade, je l’envoie chez le médecin».
Des produits disponibles partout
Le ministère de la Santé, qui avait lancé une campagne d’information en 2015, appelle à la «prudence», rappelant que «si l’on adopte une alimentation saine et équilibrée, on n’a pas besoin» de ces produits, sauf cas exceptionnels. Il rappelle qu’il n’existe «souvent pas de preuve scientifique sur l’efficacité de ces compléments».
Les compléments sont disponibles sans limitation dans les pharmacies, mais aussi dans les supermarchés et évidemment sur Internet. L’Union européenne fixe un cadre, avec l’interdiction de certaines molécules et des produits contenant des substances pharmacologiques. Le Luxembourg n’a pas décrété d’interdiction supplémentaire, au contraire d’autres pays, mais les compléments alimentaires vendus ne doivent pas dépasser certains seuils bien définis de vitamines et de minéraux.
(Joseph Gaulier/L'essentiel)