EnvironnementLes cours d’eau vivent une situation «problématique»
LUXEMBOURG - Le
temps chaud et sec de ces dernières semaines a des incidences sur la
santé des cours d’eau.

Les cours d’eau connaissent à la fois une baisse de leur débit et une hausse de leur pollution.
«Il n’y a pas de risque que l’on tombe à court d’eau potable cet été», rassure Jean-Paul Lickes, directeur de l’administration de la gestion de l’eau.
La chaleur et le temps sec qui règnent sur le pays depuis ces dernières semaines - juin a été le mois le plus chaud depuis que des relevés sont effectués - n’ont pas eu d’incidence sur les nappes phréatiques. Celles-ci se régénèrent de novembre à mars. Et les précipitations, comme la fonte des neiges, ont été satisfaisantes. Entre 50 et 60% de l’eau distribuée au robinet proviennent des nappes phréatiques, le reste du barrage d’Esch-sur-Sûre, est «piloté pour que le cap de l’été soit bien passé».
La situation des cours d’eau, hormis pour la Moselle, est elle plus inquiétante. «Les débits sont faibles, la faune et la flore aquatiques souffrent du manque d’eau. Cela commence à être problématique», dit Jean-Paul Lickes.
Non seulement l’eau se fait rare mais elle est aussi plus polluée. En cause, les stations d’épuration, dont les rejets dans les cours d’eau ne sont propres qu’à «97-98%». Quand les débits sont normaux, les résidus de pollution sont bien dilués. Mais pour la Mamer ou l’Alzette, par exemple, les rejets des stations d’épuration représentent actuellement 50% du débit.
En hiver, c’est de l’ordre d’un litre venant de la station pour 50 litres d’eau épurée. «L’effet de dilution est 50 fois moindre et l’écologie en souffre». Un phénomène qui n’avait pas été constaté depuis 2006/2007. Même si la situation est «surveillée», il n’y a pas grand-chose à faire qu’attendre qu’il pleuve. «Il faudrait deux à trois semaines de pluie soutenue pour que cela s’arrange».
(Mathieu Vacon/L'essentiel)