Point de vue des lycéesLes croyances des élèves en question
LUXEMBOURG - Une dizaine d'élèves veulent exprimer leurs croyances au lycée. Au risque de perturber les cours.

Seules règles: les élèves sont tenus d'aller en cours et de porter des vêtements de sécurité adaptés dans les labos, ainsi que des tenues de sport adéquates à la gym.
«Si nous laissons une jeune fille porter le voile en cours, comment exiger des autres élèves qu'ils ôtent leur casquette?», s'interroge, pragmatique, Jean-Paul Lenertz, président du Collège des directeurs de l'enseignement secondaire technique.
En ce moment, les lycées sont démunis face à des élèves qui insistent pour sortir des cours faire la prière ou refusent d'aller à la piscine avec les garçons. En cause, «une dizaine de lycéens musulmans concentrés surtout au Lycée technique Mathias-Adam».
La ministre socialiste de l'Éducation nationale, Mady Delvaux-Stehres, veut établir des règles communes et envisage, notamment, de donner aux lycées la possibilité d'organiser, sur demande des parents, des cours de natation réservés aux élèves de même sexe. Pour l'instant, ce ne sont que des propositions. Mais si elles sont adoptées, ce sera une première car aucun aménagement n'a jamais été créé pour s'adapter aux croyances.
Mis à part le fait d'inciter les lycées à accepter les absences pour fêtes religieuses. Du côté des lycées, consultés pour avis, Jean-Paul Lenertz juge que séparer filles et garçons est passéiste. Mais ce qui l'interpelle, ce sont les questions d'organisation: «Où allons-nous trouver le personnel et placer ces heures?».
Séverine Goffin