Egypte – Les Egyptiens crient à nouveau «dégage!»

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ÉgypteLes Égyptiens crient à nouveau «dégage!»

Des dizaines de milliers d'Égyptiens réclamaient mardi le départ des militaires au pouvoir, qui tentaient de trouver une issue à une crise menaçant la tenue des premières législatives.

Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du désormais contesté Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis la chute de Hosni Moubarak, s'apprête à prononcer un discours à la nation, au moment où la foule réclame la remise au plus vite du pouvoir à une autorité civile. «Dégage!», scandaient les dizaines de milliers d'Égyptiens rassemblés sur la place Tahrir, à l'adresse du maréchal, un slogan identique à celui qui était lancé à l'époque de la révolte contre l'ex-président déchu en début d'année.

Après quatre jours d'affrontements meurtriers et la présentation par le gouvernement de sa démission, le pouvoir militaire a tenté de calmer la situation en organisant une réunion de dialogue avec plusieurs mouvements politiques, dont l'influente confrérie des Frères musulmans. Le CSFA a évoqué durant cette réunion la possibilité de nommer l'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, comme Premier ministre pour remplacer Essam Charaf, démissionnaire depuis lundi soir, a affirmé une source militaire.

Les Frères musulmans ont boycotté la manifestation

Lundi, le CSFA avait reconnu pour la première fois depuis le début des violences qui ont fait 28 morts en trois jours, que le pays était en «crise», huit mois après avoir nommé le gouvernement de M. Charaf pour gérer les affaires courantes. Le conseil militaire n'a pas encore dit s'il acceptait cette démission ou non, mais l'Égypte est déjà entrée dans sa plus grave crise depuis la chute de l'ex-président, à moins d'une semaine des premières élections législatives de l'ère post-Moubarak.

Ce contexte de crise fait craindre que ces élections, qui doivent débuter lundi et se dérouler sur plusieurs mois, ne soient émaillées de violences. Les Frères musulmans, qui représentent la force politique la mieux organisée du pays, ont boycotté la manifestation de Tahrir et appelé au calme, soucieux de voir le scrutin, pour lequel ils s'estiment en position de force, débuter comme prévu le 28 novembre. «Plus le nombre (de manifestants) grandit, plus il y aura des tensions», a affirmé Saad al-Katatny, secrétaire général du Parti de la liberté et de la justice issu de la confrérie.

Selon le ministère de la Santé, 28 personnes - 26 au Caire, une à Alexandrie (nord) et une à Ismaïliya (sur le canal de Suez) - ont été tuées depuis samedi, notamment sur la place Tahrir au Caire, épicentre du soulèvement du début de l'année.

(L'essentiel Online/AFP)

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