Les Flamands giflent les Francophones
Jouant sur leur majorité à la chambre, les partis flamands ont mis à l’ordre du jour un texte supprimant des droits linguistiques. Un comportement relançant la crise.
Cela s’appelle tordre le bras. Les partis flamands ont pesé de tout leur poids pour inscrire, dans la nuit de jeudi à vendredi, un texte visant à retirer des droits aux Francophones vivant dans l’arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde. La seule région belge bilingue.
Majorité automatique
En effet, après des heures de débat et de bataille de procédure, qui n'ont réussi qu'à retarder une issue attendue par les observateurs depuis plusieurs jours, les partis flamands de la Chambre fédérale des députés ont voté vers 2h15 du matin pour inclure à son ordre du jour la proposition controversée de scinder le seul arrondissement électoral bilingue du pays, l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit "BHV".
Automatiquement majoritaires au Parlement puisqu'ils représentent 60% de la population belge, les députés flamands, unanimes à réclamer "l'homogénéité linguistique" de la Flandre, étaient assurés de pouvoir ajouter ce point à l'agenda dès lors que le vote avait lieu.
120 jours de blocage?
Immédiatement après le vote, les francophones ont déposé des amendements sur ce projet de scission à examiner par le Conseil d'Etat, entraînant la suspension des travaux du Parlement jusqu'au 16 mai. Ils pourraient aussi lancer dès vendredi une autre procédure qui gèlerait le parcours législatif durant 120 jours.
Les députés francophones jugent la scission de BHV inacceptable car, si elle était effectivement adoptée, elle enlèverait aux plus de 100 000 francophones vivant dans la périphérie flamande autour de Bruxelles le droit de voter pour des candidats francophones se présentant dans la capitale.
lessentiel.lu avec AFP