Cimetière profané en FranceLes gardes à vue de deux mineurs prolongées
Les gardes à vue de deux des cinq mineurs soupçonnés d'avoir profané le cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin) ont été prolongées de 24 heures, mardi matin.

Pour les trois autres mineurs arrêtés par les gendarmes lundi en début d'après-midi, il était encore «trop tôt» pour savoir si leurs gardes à vue allaient être également prolongées, a ajouté le secrétariat du parquet, indiquant que le procureur de Saverne, Philippe Vannier, devait s'exprimer sur le dossier après 16h.
Lundi matin, un adolescent de 15 ans et demi s'était présenté à la gendarmerie de Sarre-Union pour se dénoncer en disant qu'il avait «participé aux faits», et avait mis en cause quatre camarades âgés de 15 à 17 ans. Leurs motivations restent floues, mais ils sont «sans antécédents judiciaires» et la justice ne leur connaissait pas «de convictions idéologiques qui pourraient expliquer leur comportement», avait déclaré Philippe Vannier, lundi après-midi, lors d'une conférence de presse.
Visite de François Hollande
Lors des premiers interrogatoires, les jeunes se sont notamment défendus de toute intention antisémite et on laissé entendre qu'ils croyaient que le cimetière était «abandonné», avait précisé le procureur. Les faits qui leur sont reprochés leur font encourir jusqu'à sept ans d'emprisonnement. L'annonce dimanche soir par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve de la profanation de quelque 250 tombes du vieux cimetière juif de Sarre-Union a suscité émotion et indignation, un mois après les attentats de Paris et un jour après ceux de Copenhague.
Le président François Hollande entamait mardi en fin de matinée une visite du cimetière juif de Sarre-Union, en présence de nombreuses personnalités politiques et religieuses. Quelque 200 lycéens de Sarre-Union ont participé en parallèle à une marche silencieuse dans les rues de Sarre-Union pour dénoncer l'acte dont sont soupçonnés leurs camarades en garde à vue.
(L'essentiel/AFP)
Hollande appelle à «un sursaut national»
Le président de la République a tenté mardi de rassurer les Juifs de France, que «la République défendra de toutes ses forces», et en a appelé au «sursaut national», lors d'une cérémonie au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin) profané ce week-end. «Profaner, c'est insulter toutes les religions et souiller la République», a déclaré le chef de l'État. «On peut chercher toutes les explications, il en faut, mais il faut aussi des réponses, et la fermeté est dans ces circonstances la seule réponse» a insisté François Hollande.