En SuisseLes Google Glass en quête d'applications
L'Institut de recherche Icare fait partie des premières entités à décliner leurs apps sur les lunettes connectées.

«Vous pouvez consommer ce produit sans risque d'allergie». Ce message s'affiche sur l'écran d'une Google Glass dont le porteur regarde l'emballage d'une plaque de chocolat. À l'Institut de recherche Icare à Sierre en Suisse, on teste depuis mi-décembre sur les lunettes connectées des apps intégrant des algorithmes de reconnaissance (lecteur de code-barres 2D, bulletin de versement, plaques minéralogiques) qui ont déjà fait leurs preuves sur les smartphones.
Les résultats sont plutôt probants, même si l'absence d'une fonction autofocus sur la petite caméra intégrée sur la monture se fait sentir. «On peut envisager beaucoup de solutions dans le domaine de la santé et de la logistique», se réjouit Benoît Golay, responsable de la valorisation au sein de l'institut suisse. La prise de contrôle de l'engin, qui s'enclenche par un hochement vertical de la tête, se fait en à peine quelques minutes. Un «OK Glass» lancé de vive voix et d'autres commandes vocales permettent ensuite d'activer les fonctions de base.
La manipulation de touches placées sur la monture permet de naviguer dans l'interface, le tout visible sur l'écran projeté au coin de la lunette ou dédoublé sur l'écran d'un smartphone. L'appareil permet de filmer ou même de prendre une photo via un simple clin d’œil, détecté via un capteur de lumière. Les différentes applications qui s'y greffent ont ensuite mission de diffuser des informations contextuelles. «Cela ne va pas remplacer le smartphone, mais c'est utile quand nos deux mains sont occupées en donnant une information précise au bon moment et au bon endroit, sous forme visuelle ou sonore», relève Benoît Golay. Les apps sont encore peu nombreuses à être performantes, y compris en raison de l'autonomie limitée à une heure en cas d'utilisation assidue, dans un écosystème amené à se peupler et à se populariser, tant auprès du grand public que dans des milieux professionnels ciblés.
(L'essentiel Online/laf)
Les Google Glass devraient être commercialisées dans le courant de l'année aux États-Unis. Leur prix pourrait passer à cette occasion de 2 000 à 500 euros. Pas assez attractif selon les experts pour toucher le grand public. «Cela risque de prendre davantage de temps en Europe. Mais on va s'y adapter comme on l'a fait avec Internet et les smartphones», pronostique Benoît Golay. Et les évangélistes de Google devront aussi faire valider leur place auprès des pouvoirs publics, en raison notamment de la controverse suscitée autour de sa caméra embarquée.