Santé au LuxembourgLes IVG pratiquées entre la 4e et la 5e semaine
LUXEMBOURG - Le nombre d'interruptions volontaires de grossesse a légèrement diminué en 2020. Seuls cinq avortements ont été réalisés à l'étranger.

La quasi-totalité des avortements a été réalisée au Luxembourg.
En 2020, le Planning a traité 571 demandes d'IVG contre 614 en 2019 (-7,5%) et 704 en 2018 (-23,3%), année où le pic d'avortements reste encore à ce jour inexpliqué. 463 avortements ont été effectivement réalisés, dont la quasi-totalité (458) au Luxembourg. Seuls 5 ont été réalisés à l'étranger (Pays-Bas), les femmes concernées étant hors délai (au-delà des 12 semaines de grossesse). Depuis 2009 et la légalisation de l'avortement, le Planning a pratiqué 5 121 IVG médicamenteuses dans son centre de Luxembourg.
En 2020, l'IVG a été réalisée en moyenne à 4,27 semaines, contre 4,1 semaines en 2019. Un allongement «en lien avec la pandémie», note le Planning. «Tout frein dans l’accès à l’IVG provoque immédiatement ce type de conséquences; la crainte et les restrictions de déplacement ont conduit à des consultations plus tardives». Depuis 2009, l'âge moyen des grossesses s'établit à 4,9 semaines.
28,25 ans en moyenne
«Il n’y a pas d’âge type pour se retrouver confrontée à une grossesse non désirée», rappelle le Planning. En 2020, la plus jeune avait 13 ans, la plus âgée 49 ans. 28 jeunes femmes avaient moins de 18 ans et près des deux tiers avaient plus de 25 ans pour une moyenne d'âge de 28,25 ans.
La part des moins de 25 ans baisse régulièrement sans que le Planning puisse vraiment l'expliquer. «Les jeunes sont-ils moins actifs sexuellement? Se protègent-ils mieux?» Pour le savoir, il réclame une «enquête nationale sur la santé sexuelle et reproductive».
Moins de pilules du lendemain
Si l'avortement est évidemment une activité importante du Planning, les consultations pour les grossesses non désirées représentent moins de 3% de son activité. En 2020, sur les quelque 40 000 actes pratiqués par le Planning, près de 30% concernaient la prévention et le dépistage (frottis, cancer, chlamydia) et près de 30% étaient des examens (gynécologiques et échographies).
La contraception est un solide pilier de l’activité, elle représente 15,4% de l'activité. En 2020, le Planning a délivré une contraception pour 38 018 cycles, soit l’équivalent de 2 924 femmes protégées pour une année complète. L'année 2020 a été marquée par un net recul (-17%) de la délivrance des pilules du lendemain. Pratiquement aucune contraception d'urgence n'a été délivrée en avril et mai. Le Planning imagine qu'il y avait à cette période peut-être moins de possibilités d'avoir des rapports sexuels ou alors que les grossesses non planifiées sont finalement allées jusqu'à terme.

À noter que ces cinq dernières années, trois évolutions majeures ont été constatées: la part des contraceptifs longue durée est passée de 60,3 à 91,5% au Planning, la demande d'une contraception non hormonale est en hausse (le stérilet en cuivre représente aujourd'hui 41% des contraceptifs mis en place contre 26,7% il y a 5 ans) et 30,1% des femmes sans enfants choisissent les implants (contre 11% il y a 5 ans). À ce titre, le Planning réclame leur remboursement par la CNS.
«La tendance à préférer des méthodes sûres et efficaces, en place pour 3 à 5 ans est belle est bien là», même si le Planning est conscient que cette tendance n'est peut-être pas représentative de celle observée dans la population. Si ces méthodes sont surreprésentées au Planning, c'est parce qu'elles restent encore chères par ailleurs. La mise en œuvre de la promesse de la coalition concernant le remboursement de la contraception pour toutes les femmes est en ce sens très attendue.
(mc/L'essentiel)