En IrakLes jihadistes de l'EI reprennent de la vigueur
Les jihadistes sont loin d'avoir regagné leur ancien pouvoir de nuisance, assurent les experts.

Les jihadistes de l'État Islamique ont attaqué un check-point samedi.
En Irak, le groupe État islamique (EI) reprend de la vigueur. Mais s'ils réveillent de douloureux traumatismes là où ils tuent, les jihadistes sont loin d'avoir regagné leur ancien pouvoir de nuisance, assurent les experts.
Et ce, alors même que le contexte est pourtant des plus favorables à leur résurgence: les troupes de la coalition internationale anti-EI se sont retirées d'Irak dans le sillage de la pandémie de Covid-19, le pays n'a depuis cinq mois qu'un gouvernement démissionnaire tout juste en charge des affaires courantes et les forces de sécurité sont occupées à faire respecter le confinement pour éviter une propagation du nouveau coronavirus.
Nouvelles attaques
Samedi, avant l'aube, l'EI a ainsi pu mener son attaque la plus sanglante depuis des mois contre les troupes irakiennes, et surtout la plus complexe en termes d'organisation.
D'après des experts, plusieurs cellules jihadistes se sont coordonnées pour attaquer un check-point, puis faire exploser le convoi venu en renfort. Bilan: 10 morts parmi les forces régulières, en plein mois sacré du ramadan. Mais, depuis début avril, «les opérations jihadistes ont atteint un niveau inégalé» ces dernières années, affirme à l'AFP le spécialiste du jihadisme Hicham al-Hachémi.
Plus d'agressivité
Bombes en bord de route, tirs sur des convois policiers, assassinats de représentants de l'État, tirs de roquettes sur des villages... Ces opérations, lancées depuis des villages désertés par leurs habitants toujours entassés dans des camps de déplacés, visent à relancer les mécanismes de financement, de contrebande et de caches.
Malgré tout, experts et observateurs sont formels: l'augmentation des attaques ne signifie aucunement que l'EI pourrait de nouveau menacer des villes et des provinces entières comme en 2014.
La multiplication des attaques n'est pas le boulevard menant au califat, évoque le chercheur Sam Heller, mais «une indication que l'EI adopte une posture plus agressive». «Cela ne signifie pas qu'il a des capacités nouvelles ou même impressionnantes».
(L'essentiel/afp)