Jeux olympiques – «Les JO, tout le monde s'en fiche», à Tokyo

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Jeux olympiques«Les JO, tout le monde s'en fiche», à Tokyo

Alors que la cérémonie d'ouverture des JO doit se dérouler à huis-clos vendredi, l'ambiance est morose au Japon, où les habitants sont préoccupés par la reprise de la pandémie.

À J-1, les Tokyoïtes n'ont pas franchement le cœur à la fête.

À J-1, les Tokyoïtes n'ont pas franchement le cœur à la fête.

AFP/Behrouz Mehri

Des sportifs et des journalistes du monde entier sont arrivés à Tokyo pour les JO qui s'ouvrent vendredi, mais le cœur n'y est pas pour beaucoup de Japonais, face à la pandémie et le huis clos quasi-total imposé à l'événement. Les restrictions drastiques pour tous les participants font que Tokyo est loin de l'effervescence qui caractérise d'habitude une ville-hôte des Jeux olympiques.

Des avenues de Tokyo ont été parées de drapeaux et fanions «Tokyo-2020», et des mascottes, aux grands yeux brillants de personnages de manga, ornent des bus et des bâtiments. Mais l'ambiance olympique s'arrête là, faute de spectateurs enthousiastes venus du monde entier, avec des sportifs reclus au Village olympique sauf pour leurs entraînements et compétitions, et des Tokyoïtes surtout préoccupés par la recrudescence locale du coronavirus.

«Différent de Tokyo 1964»

Un état d'urgence face à la pandémie a été remis en place le 12 juillet par le gouvernement à Tokyo. Prévu pour durer jusqu'au 22 août, couvrant ainsi toute la période des Jeux (23 juillet - 8 août), ce dispositif consiste surtout à demander aux bars et restaurants de fermer à 20h et de ne pas servir d'alcool.

À peine 950 personnes triées sur le volet (officiels, dignitaires étrangers, journalistes) devraient assister vendredi à la cérémonie d'ouverture dans le nouveau stade olympique de Tokyo, 68 000 places. Plusieurs patrons d'entreprises japonaises sponsors des JO, comme Toyota, ont décidé de s'abstenir d'y aller. «C'est complètement différent de Tokyo 1964, quand toute la ville était remplie d'humeur festive», se souvient Michiko Fukui, une Tokyoïte de 80 ans interrogée jeudi par l'AFP dans le quartier luxueux de Ginza.

«Tout le monde s'en fiche»

Seira Onuma, 29 ans, fait partie des nombreux Japonais qui avaient participé à des tirages au sort pour acquérir des billets pour les JO avant la pandémie de Covid-19 mais, à présent, elle n'est même pas sûre de vouloir les suivre à la télévision. «J'avais gagné des tickets pour les finales d'athlétisme au Stade national», raconte cette jeune femme au foyer. «J'ai été tellement déçue par la décision du huis clos que, maintenant, je me suis totalement désintéressée» de l'événement. «Je sens que je ne peux pas vraiment accueillir à fond ces Jeux, ils ne me font plus ressentir de la joie», confie-t-elle à l'AFP.

«Tout le monde s'en fiche des Jeux», estime Noboru Kashiwagi, 79 ans, un résident de l'arrondissement de Koto, où est situé notamment le Centre aquatique olympique. Il dit entendre «beaucoup d'opinions négatives» sur les JO dans son quartier. «Il n'y a que le CIO et le gouvernement qui ont envie de les tenir. Je suis désolé pour les sportifs, ce n'est pas de leur faute», ajoute ce retraité.

(L'essentiel/afp)

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